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Haïti-Histoire-Actualité : Vincent, désoccupation américaine, Martelly, départ de la Minustah

Billet d’Ericq Pierre* à Leslie Péan

Document transmis à AlterPresse le 31 juillet 2013

Mon cher Leslie,

Le hasard a voulu que mon texte “La Minustah, Mme Sandra Honoré et Nous” ait paru environ une dizaine de jours avant le premier de ta série de cinq articles sur « L’occupation américaine d’Haïti et le vrai visage de Sténio Vincent » **.

Tu as vraiment mis à jour les différentes facettes de la personnalité de Sténio Vincent, tant comme simple citoyen que comme président de la République.

Pour ma part, sans vouloir faire œuvre d’historien, j’ai cité trois fois le nom du président Vincent dans mon texte.

Une première fois, pour rappeler « qu’il figure parmi les six présidents haïtiens qui ont dirigé le pays en s’accommodant d’une présence militaro-policière ». Ce qui est un fait historique.

Une deuxième fois, pour indiquer « qu’il a eu le mérite d’assister à la désoccupation du sol quand le dernier Marine a laissé Haïti ». Tu as démontré que, dans la réalité, il n’a eu aucun mérite dans la désoccupation, même si celle-ci a bien eu lieu durant sa présidence.

La troisième fois, c’était pour suggérer au président Martelly de faire du départ de la Minustah l’une de ses priorités. Mais, j’ai commis l’erreur d’ajouter « Comme Vincent. » , avec un manque de rigueur que je ne me pardonne pas.

Pour la clarté du commentaire que je vais faire, permets-moi de reproduire in extenso le paragraphe en question .

« Pour sa part, le Président Martelly , qui est de mon point de vue, l’un des présidents haïtiens les plus volontaristes et aussi l’un des plus fiers de son pays, devrait faire du départ de la Minustah, l’une de ses priorités. Comme Vincent. L’histoire rapporte en effet que ce dernier, élu avec l’aval de l’occupant, avait pu œuvrer et manœuvrer avec succès pour le départ des Marines. Pourquoi l’histoire ne se répèterait-elle pas avec le président Martelly ? »

Après tes révélations sur la conduite exécrable du président Vincent , j’admets volontiers que ce paragraphe prête à équivoque.

Tu as apporté la preuve que Sténio Vincent manœuvrait plutôt pour prolonger l’occupation.

Je comprends mieux ainsi pourquoi tu t’es demandé, perplexe, « à qui profite l’idée confuse et dangereuse de présenter le gouvernement Vincent comme un modèle ou une référence ».

Je tiens, cependant, à rassurer les lecteurs que mon intention n’a jamais été de proposer au président Martelly de prendre l’administration du président Vincent comme modèle.

Tout simplement, étant convaincu que tant que la Minustah est présente en Haïti, notre pays ne sera pas pris au sérieux, malgré les déclarations des partenaires internationaux et des ambassadeurs accrédités en Haïti, j’ai voulu inviter le président Martelly à adopter une attitude « pro-active » sur ce dossier.

J’ai voulu, en même temps, encourager mes compatriotes à se mobiliser pour le départ de la Minustah dans le meilleur délai possible.

Mais, j’admets que, tel que formulé, le paragraphe pourrait être interprété comme une complaisance coupable vis-à-vis des dirigeants qui se comportent mal.

Je t’envoie donc ce billet pour la vérité et pour l’histoire.

Avec mes salutations amicales.

Ericq Pierre

30 juillet 2013

Contact : Rochasse091@yahoo.com

……………..

* Ancien premier ministre désigné


** Consulter les articles mentionnés à partir des liens suivants :

http://www.alterpresse.org/spip.php?article14880 (Article 1)

http://www.alterpresse.org/spip.php?article14887 (Article 2)

http://www.alterpresse.org/spip.php?article14892 (Article 3)

http://www.alterpresse.org/spip.php?article14924 (Article 4)

http://www.alterpresse.org/spip.php?article14926 (Article 5)