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Haïti-Massacre Jean Rabel : 26 ans après, les familles victimes réclament toujours justice et réparation pour leurs proches

P-au-P, 24 juil. 2013 [AlterPresse] --- 26 ans plus tard, les familles endeuillées à Jean Rabel (Nord-Ouest) réclament encore justice pour leurs proches disparus, alors que les années s’enchainent depuis le massacre crapuleux, le 23 juillet 1987, d’environ 139 paysannes et paysans (chiffre officiel fourni par le conseil national de gouvernement /Cng de l’époque) par des militaires, des anciens membres de la milice des Duvalier et des grands propriétaires terriens.

Dans un élan de solidarité et de sympathie avec les familles des victimes, l’organisation Tèt Kole Ti Peyizan (Union des petits paysans) a commémoré, le mardi 23 juillet 2013, le souvenir du massacre, perpétré, il y a 26 ans, contre des paysannes et paysans de Jean Rabel.

Cette journée de souvenir a été marquée par des séances de réflexion avec plus d’un millier de personnes, dans l’objectif d’aboutir à une stratégie pour réclamer justice en faveur de leurs camarades, qui ont été froidement assassinés.

Une conférence-débat, autour du thème « Bay kou bliye, pote mak sonje : jistis pou 139 ti peyizan ki te tonbe nan Jan Rabel » (en français la personne qui porte le coup l’oublie, mais la personne qui porte la cicatrice s’en souvient : justice pour les 139 petits paysans tombés à Jean Rabel) a eu lieu.

Les procédures judiciaires n’ont jusqu’à date pas abouti contre les auteurs de ces atrocités, qui ont plongé nombre de familles de Jean Rabel dans la tristesse et la désolation.

Les séquelles de ces atrocités planent encore sur les familles des victimes, dont certaines n’ont pas pu se remettre des conséquences économiques.

Quelques-uns des grands propriétaires terriens du Nord-Ouest, qui ont été soupçonnés d’avoir incendié 15 maisons de paysans le 9 mai 1986 en compagnie de bandits à leur solde, ont même été arrêtés sous l’administration de Jean-Bertrand Aristide.

Mais, la procédure ainsi entamée allait traîner en longueur, à la suite du départ prématuré pour l’exil du prête défroqué, provoquant ainsi le découragement des paysans dans leur quête de justice. [jep kft rc apr 24/07/2013 12:20]