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Haïti-Société : Marche homophobe à Port-au-Prince

La violence verbale au rendez-vous

P-au-P, 19 juillet 2013 [AlterPresse] --- Ils étaient plus d’un millier de fidèles des cultes réformés, supportés par des curieux, à marcher dans les rues de la capitale haïtienne ce vendredi 19 juillet, pour dire non à l’homosexualité et exiger que les responsables de l’État mettent à l’écart toute éventualité de mariages homosexuels dans le pays.

Tout au long de la marche, les manifestants ont scandé des slogans en faveur de la « survie » de la famille traditionnelle, « un homme et une femme ».

« Dieu exclut le mariage entre deux individus de même sexe », « le mariage entre un homme et un homme ; une femme et une femme est une malédiction », pouvait-on lire sur des pancartes.

Ce qui n’a pourtant pas écarté certains lapsus linguae, dont « homme et femme, non ! », du président du mouvement, le pasteur protestant Gérard Forges.

Les participants revenaient de diverses communes situées en périphérie de la capitale haïtienne. Ils ont marqué une pause devant le palais présidentiel pour demander au chef de l’État, Michel Martelly, de ne pas supporter les homosexuels.

Lorsqu’il était actif dans la musique, le chanteur devenu président Martelly (dit Sweet Micky), se travestissait en un personnage féminin appelé « Ti Simone ».

Les manifestants se sont rendus également devant le parlement pour exhorter les parlementaires à ne voter aucune loi en faveur des gays.

Durant la marche, une rumeur a laissé croire qu’une organisation de défense des droits des homosexuels aurait déposé un projet de loi devant le parlement haïtien en vue de la légalisation du mariage gay.

« Il n’y a pas un tel projet déposé au parlement », a démenti le président de la chambre des députés, Jean Tholbert Alexis, qui a qualifié d’ « abomination » le mariage entre deux personnes de même sexe.

L’ancien commissaire du gouvernement de Port-au-Prince (du 3 janvier 2012 au 27 septembre 2012), Jean Renel Sénatus, a aussi participé à cette marche.

Pour lui « Le mariage homosexuel est une forme de délinquance qui va détruire la relève sociale, c’est-à-dire les enfants ».

Au cours de son passage à la tête du parquet de Port-au-Prince, Sénatus avait fait de la lutte contre la délinquance juvénile son cheval de bataille.

La marche de ce vendredi a été également émaillée de slogans violents, comme « on brûlera le parlement si ce projet de loi est voté ».

La correspondante permanente de Radio France Internationale (Rfi) en Haïti, Amélie Baron, a été agressée verbalement, apprend l’agence en ligne AlterPresse. [srh apr 19/07/2013 16:50]