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L’occupation américaine d’Haïti et le vrai visage de Sténio Vincent (1 de 5)

Par Leslie Péan*

Soumis à AlterPresse le 17 juillet 2013

L’ombre de Sténio Vincent continue de peser lourdement sur les destinées d’Haïti bien qu’il soit disparu de la scène politique officielle haïtienne depuis 1941. Pour certains, il représente un modèle, le prototype du politicien passé maître dans le jeu des luttes de pouvoir. Pour d’autres, c’est un personnage infect qui représente la quintessence du mal haïtien. Durant la décennie qu’il a passée à la présidence (1930-1941) il a déclenché un cycle de péripéties qui, au bout du compte, ont magistralement desservi Haïti. Selon le côté où l’on se situe, on l’apprécie ou on le rejette.

En tant que citoyen et homme politique (1874-1959) il a joué un rôle important dans un grand nombre d’événements tragiques. Il a forgé des outils d’analyse et établi des manières de faire pour apporter de fausses réponses aux questions sociopolitiques et économiques qui taraudent la société haïtienne. Pas seulement de son temps mais surtout depuis lors par les mécanismes de transmission qui orientent la marche avant ou arrière d’une civilisation qui encourage le chen manje chen au lieu de la justice, de la solidarité et de l’amour. Son dossier est lourd avec des avancements, mais surtout avec des reculs. Le journal Le Matin du 5 décembre 1951 cernera la perplexité du personnage en ces termes :

« Les disciples de Freud situeraient volontiers le cas de Vincent entre le sadisme et le narcissisme. Toutefois l’origine du mal déroute le psychiatre. Souvent les amis de l’ex-Président racontent comment avant 1930 il vivait d’expédients, trainait un peu partout, et tendait la main vers les directeurs de journaux et les marchands de pistaches. »

Sténio Vincent commence sa carrière publique en tant que secrétaire-rédacteur au Sénat de la république de 1892 à 1896. Parallèlement, il est enseignant, avocat et journaliste. À 19 ans en 1893, il devient le correspondant en Haïti du journal La Fraternité dirigé par Benito Sylvain à Paris. Expérience première significative car il fondera par la suite deux journaux L’Effort en 1902 suivi de Haiti-Journal en 1930. Sa carrière politique proprement dite commence en 1896 dans les missions diplomatiques d’Haïti en France, en Allemagne et en Hollande.

On le retrouve en 1902 en Haïti soutenant dans L’Effort la candidature du général Nord Alexis contre l’illustre Anténor Firmin en diffusant la fausse information que ce dernier aurait donné l’ordre de bombarder la ville de Port-au-Prince. Cette fausse information mit une partie importante de la population de la capitale contre Firmin et contribua à la victoire de Nord Alexis. Vincent ne se fait aucune illusion sur le « suffrage universel » qu’il considère « comme un étrange et authentique commerce de détail de la conscience nationale ». Dans son entendement, les élections sont de vastes farces au cours desquelles on mange, on boit et on fait des transactions de toutes sortes. Il écrit :

« Nous mangeons, monsieur, et nous buvons. Nous ne comprenons pas autrement le Progrès. Il n’y a de patriotique que la "bobote" et de national que le tafia. ….

C’est notre tour de spéculer. Nous le faisons consciencieusement. Nous appartenons à une curieuse variété d’Haïtiens. Nous sommes obligatoires et déconcertants. On nous appelle électeurs dans les classifications de citoyens. Nous allons à l’urne, gais et contents. Nous nous saoulons à toutes les buvettes et nous votons pour tout le monde [1]. »

Sténio Vincent fera toute sa carrière politique dans une continuation de l’ancien, sous prétexte de nouveau. Il devint maire de la capitale en 1908. En août 1916, il est nommé ministre de l’Intérieur et des Travaux Publics. Quelle gymnastique pour un nationaliste de réaliser un atterrissage dans un gouvernement de collabos ! Puis il démissionne en février 1917. En avril 1917, il est élu sénateur, puis président du Sénat. C’est alors qu’en bon démagogue, il dira « merde » à l’officier américain Smedley Butler venu fermer les portes du Sénat. Un propos outrageant, mais non improvisé sur un sujet brûlant dont les causes n’ont été qu’effleurées. C’était un style politique car « sans aucune raison, l’injure coulait de ses lèvres, comme l’eau des fontaines [2] ». Sténio Vincent claque la porte au nez des marines et sa position fait du bruit dans la classe politique. On le retrouve membre de la délégation de l’Union Patriotique avec Perceval Thoby et Pauléus Sannon qui se rendirent à Washington en mai 1921 présenter au Congrès américain le Mémoire dénonçant les crimes perpétrés par les troupes de l’occupation et demandant l’envoi d’une commission d’enquête.

La boucle est bouclée

Entretemps, Sténio Vincent mène une vie difficile à comprendre. Il contracte des dettes ridicules de marchandes d’acassan (AK100), de marchandes de fritay et d’autres gagne-petit. Lors du procès qu’Émile (Milo) Rigaud intenta contre lui en 1943,

« la défense présenta divers témoins dont les déclarations mirent en lumière que Mr. Vincent avait l’habitude de recevoir des prêts et de ne jamais payer. Parmi les témoins, se présenta une femme à qui Vincent refusa de payer une note pour fritures et, enfin, le dernier terme d’une créance en faveur de Seymour Pradel de 20.000 dollars. Parmi les noms des personnes citées auxquelles Mr. Vincent savait emprunter de l’argent, il fut aussi cité, par l’accusé le nom de S. E. l’honorable Président Trujillo [3]. »

Vincent est passé maître dans cette pratique consistant à s’endetter avec la volonté de ne pas s’acquitter de ses obligations. Certains de ses créanciers perdirent la vie pour avoir voulu être remboursés. Le cas le plus connu est celui de Louis Callard à qui il devait 30 000 gourdes. Ce dernier fut tout bonnement arrêté et tué sous ses ordres. Ce n’est donc pas nouveau qu’Haïti se fasse escroquer par le banditisme légal. La boucle a été depuis longtemps bouclée. Bien sûr, à l’époque, les dirigeants politiques évoluaient à l’intérieur d’une certaine permissivité et ne montraient pas leurs organes sexuels.

Les nationalistes remportent une victoire sans précédent aux élections législatives du 14 octobre 1930 battant les candidats conservateurs du parti national progressiste et du Mayardisme [4]. Aux élections présidentielles de 1930, Sténio Vincent corrompt les parlementaires avec l’argent distribué par le Nonce apostolique et Edmond Estève. Vincent achète ainsi les votes qui conduisent à reporter les élections du lundi 17 novembre 1930 en milieu de séance afin de procéder aux élections frauduleuses du mardi 18 novembre 1930 qui lui donnent la victoire contre le firministe Seymour Pradel. Comme l’écrit Franck Sylvain :

« Selon les observateurs et connaisseurs de l’heure, ce renvoi devait tout remettre en question. Si l’élection présidentielle était faite le 17 novembre, le Sénateur Seymour Pradel l’emportait de haute main. Une demi-journée et une nuit devaient suffire pour tout changer [5]. »

Aux élections renvoyées du 18 novembre 1930, les votes des 50 membres de l’Assemblée nationale (15 sénateurs et 35 députés) sont ainsi répartis entre les différents candidats. Il a fallu quatre tours de scrutin et des marchandages et achats de vote pour décider de l’élu. Au premier tour de scrutin, les votes sont ainsi répartis : Sténio Vincent (15), Seymour Pradel (12), Jean Price Mars (7), Pauléus Sannon (5), Léon Nau (4), Constantin Mayard (3), Adhémar Auguste (2), David Jeannot (1) et Perceval Thoby (1). Au deuxième tour de scrutin, Sténio Vincent (21), Seymour Pradel (12), Jean Price Mars (11), Pauléus Sannon (4), Léon Nau (2). Au troisième tour de scrutin, Sténio Vincent (25), Seymour Pradel (20), Jean Price Mars (5). Et enfin au quatrième et dernier tour de scrutin, Sténio Vincent (30), Seymour Pradel (19), Jean Price Mars (1). Il fallait obtenir 26 voix pour être élu président. Ces élections sont cruciales car elles donnent une idée de la manière dont les nouvelles forces sociales encouragées par l’occupation américaine sont intégrées dans le marché politique traditionnel. L’apport de la corruption a été significatif pour arriver à l’arithmétique électorale donnant la victoire à Sténio Vincent sur son rival Seymour Pradel qui a refusé de se salir les mains.

Une fois au pouvoir, Sténio Vincent mène une campagne discrète mais efficace aboutissant à la dissolution de l’Union Patriotique [6] le 23 novembre 1931. D’abord il nomme Perceval Thoby et Pauléus Sannon ministres pour tenter de les désolidariser du reste des militants. Antoine Rigal, Victor Cauvin, Joseph Jolibois ne démordent pas et annoncent le 11 mars 1931 la planification du second congrès national de l’organisation au Cap-Haitien. Le 16 mai 1931, le Comité central de l’Union Patriotique publie le Communique suivant :

« Considérant que le mouvement de restauration nationale est entré dans une phase décisive et plus précise par la présence et l’action de nos chambres législatives.

Considérant qu’il a lieu de réaffirmer ces principes

Renouvelle à la face du pays son invariable volonté de poursuivre sans trêve ni merci la réalisation des desiderata publiquement indiqués depuis 1920, date de sa fondation, notamment le RETRAIT dans le plus court délai de l’occupation militaire américaine et la réintégration du pays dans ses droits souverains.

Invite tous ses membres et tous les Haïtiens à s’unir dans cette même pensée jusqu’au succès final.

Assure de son appui tous les pouvoirs publics tant qu’ils continueront à se faire les sincères et loyaux défenseurs des droits imprescriptibles de la nation.

Rigal, administrateur délégué ; Victor Cauvin, Secrétaire général ; Joseph Jolibois Fils, Dr. Rampy, Justin Rousseau, L. Brutus, Marc Cauvin, R. Racine, W. Michel, F. Heyne, CH. D. Hyppolite, Emile Cauvin, H. Chancy, D. Jeannot, Stephen Alerte, etc [7].

Le gouvernement Vincent fait voter au parlement le 29 mai 1931 une loi qui élimine l’article 128 de la Constitution de 1918 déterminant les procédures de révision constitutionnelle et renvoie l’organisation de cette dernière à la prochaine session ordinaire du Parlement, c’est-à-dire après les élections législatives de janvier 1932. Le tour est joué. La machine est accélérée après que l’Union Patriotique ait annoncé le 21 octobre 1931 sa participation aux prochaines élections législatives. Alors, des convives sont appelés autour de la table pour faire rendre gorge à l’Union Patriotique. Dès le 23 octobre 1931, l’éditorialiste du journal Le Nouvelliste monte au créneau. Dans un article intitulé « L’Union Patriotique et les prochaines élections », Le Nouvelliste démarre le festin. Dans son entendement, l’Union Patriotique ne doit pas s’occuper de politique intérieure.

Suite à un communiqué de l’Union Patriotique en date du 24 octobre 1931, protestant contre la dissolution du Conseil communal de Port-de-Paix et appuyant la candidature d’Alphonse Henriquez aux prochaines élections de janvier 1932, Le Nouvelliste réagit avec un solide coup de fourchette. Dans son numéro du 26 octobre 1931, il écrit : « L’Union Patriotique se doit à sa grandeur de ne pas faire de politique intérieure. Elle se doit de respecter l’article XI de ses statuts qui dispose : " L’Union Patriotique s’interdit toute politique de parti ou de personne". [8] » Cet os à ronger pour la canaille trouve vite preneur pour dire mmmmmh. Coup sur coup, des membres de l’Union Patriotique dont les voix n’étaient pas tellement audibles auparavant dont J. Rampy de Port-au-Prince et Lelio Lissade de Léogane commencent à prendre leur distance vis-à-vis du comité central des Antoine Rigal et Victor Cauvin.

Les masques tombent et s’égrène le chapelet de combines. Dans le corps à corps avec les nationalistes, le populisme fasciste de Sténio Vincent triomphe. Lelio Lissade reprend la thèse du Nouvelliste et suggère, d’une main charitable, la dissolution de l’Union Patriotique. Il martèle ses vœux de dépeçage le 29 octobre et le 6 novembre 1931. C’est ainsi qu’Haïti est devenue une maison de passe et un bourbier. Les trafiquants d’idéal, en attendant de devenir des trafiquants de drogue, s’imposent et deviennent des idoles. Et sans plus tarder le 23 novembre 1931, le journal Le Matin annonce : « Le gouvernement a pris la décision de dissoudre l’Union Patriotique, dont les activités, dans l’actuelle campagne électorale, lui ont paru subversives. L’autorisation de se constituer lui a été retirée [9]. »

Dans le même temps, le gouvernement de Vincent s’engage dans une « Haitianisation au ralenti » en utilisant la caution nationaliste qu’il avait. L’opinion publique exprimée par le journal Le Matin est ulcérée et se demande justement « comment comprendre, par exemple, que M. Pauléus Sannon qui a volontairement quitté le pouvoir en 1915 pour ne pas signer telle qu’elle était alors, la Convention, accepte quinze ans après le Ministère des Relations Extérieures, sous l’emprise de cette même Convention, et aggravée d’accords et de protocoles ? [10] »

Le regard inquisiteur du journal Le Matin a-t-il sonné le tocsin pour les deux poids lourds de l’Union Patriotique au sein du gouvernement ? Tout le laisse croire, car deux mois plus tard, soit le 18 mai 1931, les deux autres ministres nationalistes Perceval Thoby (secrétaire d’État des Finances) et Pauléus Sannon (secrétaire d’État des Relations Extérieures) sont révoqués du Cabinet ministériel. On se rappelle qu’ils avaient accompagné Sténio Vincent à Washington pour présenter le réquisitoire des patriotes haïtiens en mai 1921. Ils sont remplacés respectivement par Ernst Douyon et Abel Léger. C’était l’effondrement du projet nationaliste qui commence sous la gouverne de ce redoutable ennemi de la modernité que représente Sténio Vincent.

On s’explique donc le mot de Frédéric Burr-Reynaud, député de Léogane, qui déclare à la séance de la Chambre du 29 mai 1931 : « nous sommes partis, les épaules chargées de rêves, vers les cimes de la liberté, et voici que le gouvernement nous inonde d’un crépuscule de boue. » Expert en déshumanisation des esprits, Sténio Vincent avait compris qu’il peut perdre du terrain ici et en regagner ailleurs grâce aux chaises musicales des cabinets ministériels. Il en aura connu treize (13) en dix ans de pouvoir, soit du 22 novembre 1930 au 15 mai 1941. « A-t-on jamais vu un Haïtien refuser un portefeuille ministériel ? », se plaisait-il à répondre à ceux qui doutaient de sa capacité de combler certains postes ministériels. Les choses ne semblent pas avoir beaucoup changé depuis !

La flèche du journal Le Matin est en effet lancée vers le président Vincent qui était membre de la délégation de l’Union Patriotique envoyée à Washington et qui traînait les pieds en reniant l’essence des objectifs nationalistes de la désoccupation d’Haïti pour lesquels il avait été élu. La Chambre des Députés par un vote unanime prend une résolution en date du 19 juin 1931 demandant que le président Sténio Vincent agisse pour mettre fin à l’occupation « dangereuse et illégale » d’Haïti par les Etats-Unis. La résolution est approuvée également par le Sénat qui exige la désoccupation immédiate. Pauléus Sannon, ignorant alors le retour de manivelle du dispositif diabolique du président Vincent, avait répondu diplomatiquement aux députés nationalistes qu’ils n’ont pas à s’occuper de ces choses-là. Par un recours cynique à la rumeur, le gouvernement fait parvenir aux députés nationalistes un message très clair : « Si la présence américaine vous déplait, prenez vos fusils pour les chasser. »

Des esclaves satisfaits

À la séance parlementaire du 29 juin 1931, le député Victor Cauvin, membre fondateur de l’Union Patriotique, offre une réponse cinglante au gouvernement de Sténio Vincent. Il déclare :

« Cela est stupide, parce qu’impossible, mais nous crierons, nous protesterons, nous ne nous montrerons pas des esclaves satisfaits. Il faut que jusqu’au dernier moment, nous manifestions publiquement au monde entier que nous ne sommes pas satisfaits de la situation qui nous est injustement faite. Il nous faut continuer à crier comme nous l’avons fait depuis 1915. Je me rappelle qu’en 1920, L’Union Patriotique eut à envoyer, en mission aux Etats-Unis, trois délégués. C’est grâce au scandale qu’ils ont provoqué que la Commission Mc Cormick est venue ici. Nous avons obtenu quelques satisfactions ; la loi martiale a été levée [11]. »

Le propos de Victor Cauvin est d’une grande résonance aujourd’hui. Pour tous ceux et celles qui ne se croient pas impuissants devant les forces d’occupation de la MINUSTAH. La quête de libération est présente. Permanente. C’est une quête du réel qui refuse tout compromis avec l’embonpoint qu’offre un poste politique dans l’administration de Sténio Vincent. Il convient donc de se demander à qui profite l’idée confuse et dangereuse de présenter le gouvernement Vincent comme un modèle ou une référence. (à suivre)

……………..

* Economiste, écrivain


[1Sténio Vincent, Haïti littéraire et sociale, Janvier 1912. Lire aussi Sténio Vincent, En posant les jalons, Haïti, Imprimerie de l’État, 1939, p. 155.

[2« Le complexe de Vincent », Le Matin, 5 décembre 1951.

[3Milo Rigaud, Sténio Vincent révélé par la justice et par l’opinion publique, Haïti, Imprimerie Deschamps, 1957, p. 19-20

[4Leslie Péan, « Unité et conjoncture politique en Haïti : L’Union Patriotique haïtienne 1920-1930 », numéro 14, Collectif Paroles, Montréal, octobre-novembre 1981, p. 29.

[5Franck Sylvain, « Dix-Huit Novembre ! – Réflexions de l’ex-président Franck Sylvain », Le Nouveau Monde, 22 novembre 1978. Lire aussi « Séance inaugurale du lundi 17 novembre 1930 », Le Moniteur, numéro 98, 1er décembre 1930.

[6Sur l’histoire de l’Union Patriotique, on lira Georges Sylvain, Dix ans de lutte pour la liberté (1915-1925), P-au-P, Imprimerie Deschamps, 1959. Lire aussi Leslie Péan, Economie politique de la Corruption — Le Saccage, Tome III, Maisonneuve et Larose, Paris, France, 2006.

[7« Communique du Comité central de l’Union Patriotique », Le Nouvelliste, 19 mai 1931.

[8« Le vrai devoir », Le Nouvelliste, 26 octobre 1931.

[9Le Matin, 23 novembre 1931

[10« Ce qu’il fallait faire », Le Matin, 4 mars 1931.

[11« La Chambre d’Haïti demande la fin de l’occupation des Etats-Unis », Le Matin, 1er juillet 1931.