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HaitiWebdo Semaine du dimanche 7 au samedi 13 juillet 2013

Haïti-Conjoncture : Un juge, enquêtant sur la famille du président, décède de « mort suspecte »

Après la tempête Chantal, l’incertitude électorale

P-au-P, 15 juil. 2013 [AlterPresse] --- La république d’Haïti est actuellement plongée dans 3 scandales politico-judiciaires, dont le décès suspect d’un juge qui investiguait sur la famille du président Joseph Michel Martelly.

La mort suspecte du juge Jean Serge Joseph, qui enquêtait sur les accusations de corruption et d’usurpation de fonction - par Sophia Saint-Rémy et Olivier Martelly, respectivement épouse et l’un des fils du président Joseph Michel Martelly - pose des questions sur le type de régime qui dirige le pays.

D’aucuns parlent d’ "État mafieux, d’ "État voyou", en se référant, en plus, à la découverte de dizaines de cartes supposément "falsifiées" au profit de "proches du pouvoir" et d’autres personnalités, qui auraient été commanditées par un "coordonnateur des douanes" dénommé Ernest Edouard Laventure, alias "Mòlòskòt". Des mandats d’amener auraient été décernées contre plusieurs personnalités...

Les amis et proches du président se démènent dans les couloirs des cabinets d’instruction avec des accusations de narcotrafic, de banditisme, et de crime.

Les citoyens se demandent s’ils n’assistent pas à une véritable comédie d’éclipse de la question cruciale de l’organisation des joutes électorales.

Est-ce par hasard que la loi électorale ne figure pas dans l’agenda législatif prioritaire du gouvernement ?

Haïti a été épargnée de la tempête Chantal.

Des doutes s’élèvent déjà sur l’utilisation des 60 millions de gourdes (US $ 1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes), décaissées en prévision d’éventuels ravages.

Le juge Jean Serge Joseph est mort !

Le juge Jean Serge Joseph, né à l’Estère (Artibonite / Nord) est décédé à l’âge de 58 ans, à l’hôpital Bernard Mevs, le samedi 13 juillet 2013 à 20:00 (0:00 gmt le dimanche 14 juillet 2013), après avoir été admis aux urgences à 3:00 heures locales (7:00 gmt).

Ce magistrat était en charge du dossier de plainte pour corruption et usurpation de fonction contre l’épouse du président Martelly, Sophia St-Rémy et son fils Olivier Martelly.

Les médecins de l’hôpital Bernard Mevs disent qu’il est mort d’un accident vasculaire cérébral (Avc).

Des avocats et d’autres personnalités crient à « assassinat », « meurtre », « mort suspecte ». Les pressions de l’exécutif auraient provoqué l’Avc.

Lambert et Zenny : Sherlson Sanon, connu ou inconnu ?

Les deux proches du pouvoir rose, le conseiller spécial de Martelly, Joseph Lambert et le Sénateur Edwin Zenny, indiquent ne pas être mêlés, de près ou de loin, dans les accusations de Sherlson Sanon.

Lambert dit détenir 18 contre-arguments pour débouter les témoignages de son accusateur.

Lambert y voit un dossier monté de toutes pièces par le réseau national de défense des droits humains (Rnddh).

Pour sa part, Edwin Zenny envisagerait l’option de se démettre, sur conseils de sa mère, après que la justice aurait éclairci le dossier.

Aujourd’hui, Lambert sait que le père de son accusateur de 25 ans habite à Punta Cana.

L’avocat de Zenny, qui n’est ni psychologue, ni psychiatre, révèle déjà dans la presse que Sanon est un malade mental. De plus, il dit avoir rencontré la mère et des sœurs de Sanon.

Pourtant, les deux concernés – Lambert et Zenny – ont déclaré ne pas connaître cet individu.

Un réseau de faussaires, liés à l’actuelle administration politique

Instruisant sur l’affaire Moloskòt, accusé d’usurpation de titres et d’associations de malfaiteurs, le juge Lamarre Belizaire a procédé, la semaine dernière, à l’arrestation de 4 employés et du propriétaire de l’entreprise "Net 2000" à Port-au-Prince.

Plusieurs proches du président de la république, des juges d’instruction et des anciens fonctionnaires se retrouvent sur les listes des personnes ayant bénéficié des privilèges du réseau des faussaires, dont Ernest Laventure Edouard dit Moloskòt serait le caïd.

Intervenant sur les ondes de radio Caraïbes, l’ancien journaliste dit qu’il est prêt à répondre aux questions de la justice et que c’est un complot ourdi depuis le palais national contre lui.

Un carnaval des fleurs coïncide avec l’anniversaire du débarquement des marines étasuniens d’Haïti de 1915

Des intellectuels, des professeurs d’université, des écrivains, des artistes ont paraphé une pétition contre l’organisation du carnaval des fleurs, à partir du dimanche 28 juillet 2013.

Cette date rappelle le débarquement, en Haïti, des États-Unis d’Amérique en 1915.

Durant les 19 ans d’occupation, l’histoire rapporte que les finances et la douane du pays ont été saccagées et pillées par les « Yankees » et que plus de 10 mille paysans ont été massacrés.

Les signataires s’interrogent également sur la signification et la nécessité de cette manifestation populaire, au moment où le pays a besoin d’argent pour organiser les élections et sortir de la souffrance.

Ils proposent que les médias présentent des émissions sur les causes et conséquences du 28 juillet 1915.

Les États-Unis d’Amérique ont joué une grande partition dans l’accession de Martelly au pouvoir et le carnaval des fleurs est une invention duvaliériste, ont rappelé des politiques dans la presse.

Chantal n’a pas provoqué de dégâts. Et les 60 millions de gourdes ?

La tempête tropicale Chantal n’a pas frappé les côtes haïtiennes, contrairement aux prévisions météorologiques.

Elle s’est affaiblie en onde tropicale. On est passé de l’alerte rouge à la vigilance orange.

De fortes pluies et des vents ont frappé les côtes Sud du pays.

Les examens de baccalauréat 2e partie, suspendus le 10 juillet 2013 par le ministère de l’éducation nationale, à cause du passage de la tempête Chantal, reprennent du lundi 15 au mercredi 17 juillet.

Le 9 juillet 2013, le ministre de l’intérieur, David Bazile, a annoncé le décaissement de 60 millions de gourdes par le gouvernement, en vue de subvenir aux besoins des départements qui seraient touchés par Chantal.

Que doit faire le gouvernement des fonds décaissés ?, s’interroge-t-on dans l’opinion.

En Haïti, les catastrophes naturelles sont des moments de grandes aubaines pour certains.

La sélection haïtienne de football reprend et redonne confiance

Le 12 juillet 2013, la victoire des Grenadiers 2-0 face à Trinidad et Tobago en coupe d’or (Gold Cup) a redonné espoir à une population, dont la confiance a chuté après la défaite 0-2 face à Honduras.

C’est toute la capitale Port-au-Prince qui a lancé un cri de satisfaction, à l’occasion de ce triomphe mettant la sélection nationale en bonne position de qualification pour la phase suivante.

Un simple nul face au Salvador, ce lundi 15 juillet 2013, propulserait les footballeurs haïtiens, surnommés les grenadiers, en quarts de finale.

Le projet de loi électorale absent dans l’agenda législatif prioritaire

Malgré l’urgence d’organiser les élections sénatoriales et des collectivités territoriales, la loi électorale ne se retrouve pas au menu de l’agenda législatif prioritaire, pour 2 mois, défini entre le gouvernement et les présidents des deux chambres.

Le président du sénat, Dieuseul Simon Desras, interprète cet acte comme la preuve tangible que les élections ne sont pas une priorité de l’administration politique actuelle.

Le collège transitoire du conseil électoral permanent (Ctcep) a transmis, depuis le lundi 1er juillet 2013, l’avant-projet de loi électorale, à l’exécutif qui devait l’acheminer au parlement.

Tabarre aura bientôt une Dinepa

Grâce à une aide financière de la Banque interaméricaine de développement (Bid), la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement élargira son système de distribution à la commune de Tabarre.

Le support de la Bid pour les trois prochaines années s’élève à 35,5 millions de dollars étasunisiens. 23 millions de ce montant seront consacrés à l’élargissement du réseau.

L’absence de Dinepa à Tabarre crée un « cycle infernal », où chaque famille creuse son propre puits, dès fois pas très loin de fosses sceptiques ou de latrines. Les habitantes et habitantes consomment donc une eau polluée.

Un plan pour éliminer les HCFC

9 juillet 2013, le bureau national d’ozone (Bno), une unité au sein du ministère de l’environnement (Mde), a lancé un plan pour éliminer les hydrochlorofluocarbones (HCFC) de 50% d’ici 2030, comme le veut le protocole de Montréal, voté par 197 pays (dont Haïti), le 29 mars 2000.

Ces éléments nocifs, qui appauvrissent la couche d’ozone, sont utilisés notamment dans la climatisation résidentielle, commerciale et industrielle.

En conseil des ministres du 10 juillet 2013, le pouvoir exécutif haïtien a adopté un arrêté interdisant la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs en polyéthylène et d’autres objets en polystyrène expansé.

Cet arrêté rentrera en vigueur dès le 1er août 2013. [efd kft rc apr 15/07/2013 11:25]