Correspondance Wedlyne Jacques
Cap-Haïtien, 10 juil. 2013 [AlterPresse] --- Au moment où la tempête tropicale Chantal, la première de la saison 2013, tend à s’éloigner de l’île d’Haïti, les habitantes et habitants de la deuxième ville du pays retiennent leur souffle.
De fines gouttelettes de pluie, enregistrées en moins de 20 minutes dans l’après-midi du mercredi 10 juillet 2013, ont provoqué un amoncellement d’immondices, un peu partout dans les rues du centre-ville, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Les principaux canaux de drainage sont obstrués. Les eaux boueuses, qui traversent les rues, donnent une idée de la configuration de plusieurs cours d’eau qui se déferlent vers la mer.
Le tableau environnemental est alarmant, notamment à la section communale du Haut du Cap, dans les quartiers de cité du peuple, de Bas de Vertières, de Champin, de Blue Hills, entre autres.
Des amas d’immondices, entreposés depuis plusieurs jours sur la route nationale #1, sans aucune intervention du service municipal de ramassage d’ordures, les canaux non curés, provoquent de l’appréhension. Les habitantes et habitants de ces zones craignent les éventuelles conséquences du passage de la tempête Chantal.
Située dans le bassin versant du morne du même nom, la majeure partie « habitable » de la section communale de Haut du Cap a été aménagée sur du remblai et des débris divers, à côté et à l’intérieur du lit de la rivière du Haut du Cap.
Même constat dans la section de Petite Anse, ordinairement une zone marécageuse et où des inondations sont enregistrées, tous les ans, à chaque averse.
Crainte également, quant à l’impact du reste de la tempête Chantal, à la section communale de Bande du Nord, où les monticules et mornes dénudés, le sol abimé formant cette agglomération – constituée, pour la majeure partie, d’habitats précaires à la place des arbres - offrent une image peu rassurante en cas d’intempéries, durant la saison cyclonique 2013.
Beaucoup s’interrogent sur les actions institutionnelles envisagées pour prévenir des désastres naturels au Cap-Haïtien, devenu, de plus en plus, une ville multirisques avec l’imminence de tremblement de terre, voire de tsunami.
En attendant, pour faire face à la vulnérabilité du Cap-Haïtien ainsi que des autres communes du département du Nord, les responsables départementaux du ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle ont pris la décision de renvoyer, pour le lundi 15 juillet, les dernières épreuves (anglais, physique, entre autres) du baccalauréat 2e partie (Bac II ou philo, qui devaient avoir lieu dans l’après-midi de ce mercredi 10 juillet, les jeudi 11 et vendredi 12 juillet 2013).
Une telle mesure a été annoncée, dans la matinée du 10 juillet, par les autorités centrales à Port-au-Prince.
Entre-temps, une rencontre de coordination s’est tenue, ce mercredi, avec le comité départemental de gestion de risques et désastres, autour des consignes et dispositions à prendre, en cas de désastres.
75 équipes d’intervention communales ont été préalablement formées dans chaque section communale du Cap-Haïtien, grâce à un projet de réduction de risques et désastres à base communautaire exécuté par Oxfam Grande Bretagne, en collaboration avec la direction départementale de la protection civile.
Dans le cadre de ce projet, qui prendra fin en novembre 2013, des plans de renforcement des capacités ainsi que d’évacuation communautaire ont été élaborés avec la participation des écoles ainsi que d’autres institutions partenaires.
L’équipe départementale de la protection civile est mieux outillée, à partir de cet appui, pour faire face à la saison cyclonique et surtout au passage de Chantal, estime son responsable de communication, Bernadin Francisque.
A l’occasion du passage de la tempête Chantal, la protection civile départementale du Nord réitère ses appels à la vigilance de la population, notamment dans les zones à risque du département du Nord. [wj rc apr 10/07/2013 17:30]