Correspondance Ronel Odatte
Hinche, 11 juil. 2013 [AlterPresse] --- Des assises avec et sans assistance de jury ont démarré au palais de justice de Hinche (Plateau central, est), observe l’agence en ligne AlterPresse.
Du 8 juillet au 2 août 2013, la cour d’assises doit statuer sur 20 cas, dont des personnes accusées de meurtre, de vol, de viol, d’assassinat et de tentative d’assassinat.
Le 8 juillet, le tribunal a condamné Mano Bernado a perpétuité et aux travaux forcés, pour avoir été reconnu coupable du meurtre de son
père, à Thomonde, au début de l’année 2011.
Le doyen du tribunal de première instance de Hinche, Me Vernet Simon, promet de réaliser périodiquement les assises en vue de réduire considérablement le phénomène de la détention préventive prolongée.
Construit pour une vingtaine de personnes, le centre carcéral de Hinche compte aujourd’hui plus de 240 détenus. Plusieurs d’entre eux, incarcérés depuis plus de deux ans, n’ont jamais eu la chance de voir leurs juges naturels.
Pour sa part, le responsable de la prison civile de Hinche, l’inspecteur Daniel Bastien, encourage la société civile et tous les groupes organisés à communiquer davantage avec les jeunes.
« Notre centre carcéral est bondé de gens, d’autres y viennent quotidiennement. Cela me fend le cœur, parce que ce sont des jeunes de moins de 25 ans », réagit-il.
Interrogés par AlterPresse, de nombreux habitants demandent au gouvernement de repenser sa politique de détention.
« A Hinche, les détenus sont en enfer. Après leur libération, ils seront livrés au banditisme », déplore l’un d’eux.
A l’exception des femmes et des filles, tous les autres détenus sont entassés, ensemble, dans un petit bâtiment de 4 pièces.
Mineurs, adultes, condamnés à perpétuité, et des criminels notoires se retrouvent sous le même toit.
Malgré les réactions des organisations de la société civile et de défense des droits humains, la situation à la prison de Hinche reste la même. [ro kft gp apr 11/07/2013 12:00]
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