Par Weber Lahens [1]
Soumis à AlterPresse le 30 juin 2004
Le monde a changé. Mes aspirations aussi. L’information a bouleversé mes espérances. Car des gens du monde entier partagent -sur le net-, avec moi, leur savoir, leur compétence. J’évolue ainsi dans un autre monde : un siècle qui a 4 ans dont les valeurs diffèrent du temps passé. Si je ne vis pas bien - très bien, la faute m’en revient. Je reste, sans doute, un homme du passé, alors que ma vie, aujourd’hui, est dominée par l’économie de l’information. Le 20ème siècle avait misé sur le pétrole comme grand patron ; le 21ème campe sur une autre matière première : l’information dont l’économie du savoir a chambardé toute valeur de référence.
Parfois, je pousse l’audace à profiter du savoir de ces milliers d’informateurs qui me soutiennent, me lancent ou me critiquent. Cependant, comme ces fameux écrivains à grands tirages, je n’engage point de nègres : je n’exploite point la connaissance, la culture, le savoir d’un autre. D’ailleurs je ne suis pas obligé de lire toute la documentation, ni de consulter toute la webographie [2] disponible sur un sujet d’étude : je m’appuie sur une flotte d’agents intelligents. J’organise donc mon travail de recherche avec la participation de ressources intelligentes.
C’est la construction de l’intelligence commune en action. Je ne rémunère personne, mais je profite sur mon e-mail : webblahens@hotmail.com pour échanger, discuter et m’enrichir dans cette arène de libres échanges. J’aurais pu me cantonner dans mon confort et me cloîtrer dans mon petit monde. Mais l’aventure m’appelle : ce siècle va modifier complètement notre manière de vivre. Je me soumets à une nouvelle thérapie : accepter de me dépouiller du vieil homme pour assouvir ma faim de l’information. Je me lance ainsi à la conquête de la plus grande richesse du monde d’aujourd’hui : l’information.
Pourquoi tant d’efforts alors que l’information abonde, surabonde même ? Pourtant, jusqu’à présent, les hommes sont-ils perdus, comme moi, dans le passé, puisqu’ils ne se rendent pas compte que l’information, aujourd’hui, c’est leur premier bien- leur nouvelle source de richesse - une richesse accessible à tous, inépuisable.
Ce n’est plus la course à l’information. Mais, c’est l’homme qui est devenu le grand enjeu de l’économie de l’information. Toute l’importance de l’information, c’est qu’elle doit participer effectivement à la construction de l’homme. Michel Foucault - j’y reviens - a posé un problème important au sujet de l’être humain : il ne date pas de très longtemps l’introduction de l’homme comme point d’or dans l’œuvre d’art.
Une idée, c’est devenu un bien immatériel. Aujourd’hui, la valeur d’une idée monte ou chute, en fonction de l’intérêt ou de la cote qui s’y attache.
La fin de l’information
L’information, aujourd’hui, est bonifiée. J’ai la documentation à ma disposition en ligne et en temps réel que je peux consulter, à ma convenance. Les plus grandes bibliothèques du monde s’ouvrent à mon clicÂ…
Aujourd’hui, des gens se lamentent encore d’un besoin immense d’information. Ils vivent mal. Quand je rencontre un ami ou une connaissance, je ne lui parle pas d’argent, si j’ai une sollicitation à lui faire. Je souhaite qu’il me donne une source d’information qui peut m’aider à changer ma vie.
Les gagnants, ce sont ceux qui disposent de l’information en temps réel, une information qui sert l’homme. Car les nouvelles valeurs du siècle présent ont bouleversé l’ordre du monde. Ce qui constitue, en soi, une bonne chose.
L’information ne peut plus être perçue comme un objet de peu de valeur, une fois disponible, car la surabondance de l’information n’exclut point la fin de l’information.
Je veux donc participer à la construction de ce nouveau projet de société dont les valeurs, les objets de référence diffèrent, en grande partie, des valeurs des siècles antérieurs.
Aujourd’hui donc est-ce la fin de l’information ? Ou la fin de l’homme ?
Weber Lahens