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Haïti - Santé et commerce : Pour une meilleure régulation du système national

P-au-P, 29 juin 2013 [AlterPresse] --- Des acteurs sociaux préconisent un contrôle rigoureux du système national de santé haïtien, relatif, notamment, à l’importation de divers produits dans le pays, lors d’une conférence-débats, ce vendredi 28 juin 2013, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Dans ce système sanitaire, dominé par les technocrates, les différentes fonctions essentielles ne sont pas contrôlées par l’État, déplore le docteur Junot Félix, également coordonnateur général du parti politique Action pour construire une Haïti organisée (Akao).

Les consommatrices et consommateurs haïtiens ne sont pas protégés, surtout face au flot des produits importés de la République Dominicaine, dans un contexte où les autorités haïtiennes continuent d’interdire l’importation des produits avicoles du territoire voisin d’Haïti.

Dr. Félix appelle les autorités à garantir la consommation de produits fiables par la population haïtienne en contrôlant « ce qu’on mange dans le pays ».

Au niveau des frontières de l’ile, le contrôle des licences de production des entreprises et la qualité des produits importés (comme les poulets surgelés) devraient être parmi les priorités de l’Etat, à l’heure actuelle.

A cause d’une absence de contrôle sur la frontière, des risques d’entrée de parasites et de bactéries en Haïti sont évidents, ajoute Félix.

Toutefois, il reconnait que l’absence de laboratoires en Haïti ne permet pas véritablement un contrôle de qualité des produits, parce que l’Etat ne se donne pas la capacité de l’exercer.

« Il faut des lois (nouvelles) qui régissent le fonctionnement de la santé en Haïti », recommande t-il, insistant sur une prise en compte du respect des normes techniques par le ministère de la santé publique et de la population (Mspp) pour la protection des consommatrices et consommateurs.

« La santé est un bien collectif et non individuel », avance Félix, qui souhaite la création d’associations de santé dans le pays pour la défense du droit des consommatrices et consommateurs.

Le marché haïtien est envahi de produits de très bas de gamme, en provenance de la République Dominicaine, constate, pour sa part, le directeur exécutif de la plateforme de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda), Camille Chalmers.

« L’importation des produits agricoles de la République Dominicaine dans le pays doit être comprise par rapport à une politique publique globale »…

Cette situation de dépendance accrue d’Haïti, vis-à-vis de la République Dominicaine, est le résultat de choix politiques prenant racine dans une logique de classes, avance Chalmers, invitant la population à une prise de conscience du caractère destructeur de ces politiques ».

Les nombreux investissements, consentis dans l’importation des produits agricoles et autres, devraient plutôt être injectés dans la relance de la production nationale, estime t-il, soulignant combien cette pratique d’importation est contraire à toute politique de développement à long terme. [emb rc apr 29/06/2013 1:10]