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Haïti-République Dominicaine : Pour la construction d’un marché à Anse-à-Pitres

Correspondance Pénia Bonicet

Anse-à-Pitres 28 juin 2013 [AlterPresse] --- Des marchandes et marchands souhaitent la construction d’un marché dans la commune d’Anse-à-Pitres (Sud-Est) par les autorités haïtiennes, en vue de leur permettre de mieux mener leurs activités économiques, selon les propos recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.

Ces commerçantes et commerçants se plaignent de mauvais traitements, qui leur sont infligés fréquemment au marché binational par des militaires dominicains.

Doter Anse-à-Pitres de son propre marché mettrait un terme à ces abus, car elles et ils n’auraient plus à se rendre en territoire voisin.

Fonctionnant du lundi au vendredi, le marché serait ouvert à 6:00 a.m locales (10:00 gmt), uniquement pour les commerçants dominicains venant de Barahona, de Paraïso, d’Oviedo de Pedernales, dans l’objectif de leur favoriser l’achat de meilleurs produits.

Pourtant, le marché serait accessible, aux commerçantes et commerçants haïtiens à 8:00 a.m, pour la vente et l’achat de marchandises.

Bénite Jean, un cambiste natif d’Anse-à-Pitres, dénonce cette pratique partiale où les produits usagers sont laissés aux marchandes et marchands haïtiens.

« Régulièrement, à partir de 11:00 a.m, les militaires dominicains pressent habituellement, avec bâtons en main, les commerçants de sortir du marché », critique Jean.

Plusieurs des commerçants haïtiens condamnent aussi le fait que des militaires dominicains mettent toujours un terme à leurs activités commerciales, sans attendre la fermeture du marché.

Certaines fois, ils sont obligés de se rendre jusqu’à Pedernales pour liquider leurs marchandises à des prix dérisoires afin d’éviter des pertes, précise une détaillante, Julia Saint-Louis.

Le marché dit binational serait un marché purement dominicain, déplore, pour sa part, la porte-parole de l’association des marchandes et marchands haïtiens (Ama), Manicia Lafortune, rapportant les pressions exercées par les militaires dominicains pour chasser du marché les Haïtiennes et Haïtiens quand bon leur semble.

De surcroit, « les produits locaux haïtiens ne sont pas admis au marché », désapprouve-t-elle.

Élevée au rang de commune en 1844, Anse-à-Pitres avoisine les 30 mille habitantes et habitants.

La situation d’insécurité, qui régnait depuis plus de deux mois dans cette commune du Sud-Est, commence à baisser, suite à l’arrivée, le vendredi 21 juin 2013, d’agents de l’unité départementale du maintien d’ordre (Udmo). [pb emb kft rc apr 28/06/2013 0:50]