P-au-P, 27 juin 2013 [AlterPresse] --- Le romancier haïtien Gary Victor a présenté, le mardi 25 juin 2013, à Carrefour Feuilles (périphérie sud-est de la capitale) son dernier livre « Collier de débris » ou l’histoire de la renaissance des quartiers, paru dans la collection chronique de Mémoire d’encrier, apprend AlterPresse.
Réalisé en collaboration avec les Nations Unies, l’événement a débuté par une marche « mémoire » à Carrefour Feuilles, un quartier réhabilité, en partie, grâce au recyclage des débris.
Ce livre offre la possibilité aux lectrices et lecteurs de revivre, par écrit, les travaux d’enlèvement des débris, dans les rues de Carrefour-Feuilles, par les communautés, après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010.
Il démontre comment ces débris, une fois transformés, ont participé à l’amélioration des conditions de vie d’une bonne partie de la population.
« Collier de débris » retrace l’histoire de milliers de personnes qui ont contribué à redessiner l’image de Port-au-Prince.
Il expose aussi, sans complexe, comment la détermination et l’envie de se relever guident le quotidien difficile des familles haïtiennes.
Gary Victor a consacré six mois de travail, sur le terrain, à la rédaction de « Collier de débris », en vue de rencontrer les habitantes et habitants des communautés concernées.
En 2012, l’écrivain a accepté la proposition du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) pour la rédaction de ce livre.
La tâche de Gary Victor, un résident à Carrefour-Feuilles depuis de nombreuses années, consistait à recueillir les témoignages de ses voisines et voisins, des ouvrières et ouvriers chargés d’évacuer les débris, des contremaîtres et des superviseurs de chantiers, des ingénieurs et des chauffeurs d’engins lourds, des restauratrices évoluant dans l’informel et préparant les repas près des chantiers.
Les petits revendeurs de ferrailles et les bâtisseurs sur l’emplacement de maisons effondrées devaient aussi être ciblés.
Ce livre constitue, dans une certaine mesure, un travail de mémoire et une thérapie personnelle pour Gary Victor, qui a perdu plusieurs dizaines d’amis dans le séisme, avoue l’auteur, convaincu, dit-il, par l’aspect humain et émotionnel, très fort, du projet.
Lancé en décembre 2010, le projet conjoint des Nations Unies pour la gestion des débris à Port-au-Prince se donne pour objectif de supporter le retour, en toute sécurité, des familles déplacées dans leurs quartiers d’origine.
A date (juin 2013), le projet a permis de déblayer près d’un million de mètres cubes de débris, créer près de 25,000 emplois - dont 40% pour des femmes - et de réaliser 2,500 mètres de corridors pavés d’adoquins, produits à partir de débris recyclés, indiquent les responsables du Pnud. [emb kft rc apr 27/06/2013 00:25]