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Haïti-Élections : « Pas de divergence au sein de l’exécutif », mais quel délai pour la tenue du scrutin ?

P-au-P., 25 juin 2013 [AlterPresse] --- Le bureau du premier ministre Laurent Lamothe déclare que la primature et la présidence sont sur la même longueur d’ondes à propos de la réalisation des élections sénatoriales partielles et locales, dont la date n’est pas connue.

« Il n’y a aucune divergence au sein de l’exécutif sur la tenue des élections », affirme le directeur de communication de la primature, Gary Bodeau, dans une note transmise à AlterPresse.

Dans un article publié plus tôt, AlterPresse s’est interrogée sur de possibles divergences au niveau l’Exécutif concernant la nécessité d’organiser des élections sénatoriales et locales d’ici la fin de l’année 2013.

Le président Michel Martelly « a demandé au chef du gouvernement de travailler conjointement avec le collège transitoire (de gestion) du conseil électoral permanent (Ctcep), en mettant les moyens financiers à sa disposition en vue de la tenue des élections sénatoriales et locales », explique le directeur de communication de la primature, sans évoquer de délai.

« Lamothe a déjà eu trois réunions de travail avec les conseillers électoraux et les partenaires impliqués dans le processus électoral, afin de conjuguer leurs efforts pour faciliter la tenue des élections », rappelle-t-il.

« En attendant le financement de la communauté internationale, le gouvernement haïtien dispose d’une enveloppe de 300 millions de gourdes [US $ 1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui] pour les prochaines élections (…) Ce qui montre clairement sa volonté en faveur des élections », ajoute-t-il.

Le fonctionnaire souligne aussi la création, le lundi 24 juin 2013, par le premier ministre, d’un groupe de travail « avec huit institutions concernées par la réalisation des élections (…), en marge d’une importante réunion tenue à la primature, à laquelle ont pris part tous les partenaires impliqués dans le processus électoral ».

Il s’agit des représentants des ministères des finances, de l’intérieur, de la justice, de l’Office national d’identification (Oni), du programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), de la mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah) et du Ctcep.

« Le gouvernement continue de s’investir dans toutes les démarches, aptes à encadrer et à permettre au Ctcep de mettre en marche la machine électorale », conclut-il.

Plusieurs secteurs ne cachent pas leurs doutes quant à la volonté politique d’organiser les prochaines élections avant la fin de l’année 2013.

La présidence a passé sous silence récemment le thème électoral, abordé lors d’une téléconférence, le mercredi 19 juin 2013, entre Martelly et le vice-président américain Joseph Biden.

Dans un communiqué de presse sur l’échange, la présidence a totalement omis la question des élections, tout en relatant les autres points abordés dans la conversation, comme les problèmes de sécurité et les efforts à entreprendre par l’exécutif pour le développement économique et social d’Haïti.

Pour sa part, le président du sénat, Dieuseul Simon Desras, dénonce un éventuel projet de l’exécutif, en particulier de la présidence, de dissoudre le parlement en vue de diriger par décret.

Si les élections n’ont pas lieu d’ici la fin de 2013, le sénat, qui sera diminué d’un autre tiers, n’aura que 10 membres sur 30, à partir de janvier 2014.

Un fait, sur lequel le chef de l’État voudrait jouer, selon les allégations du président de la chambre haute. [gp rc apr 25/06/2013 22:20]