P-au-P., 23 juin. 04 [AlterPresse] --- La zone commerciale de Port-au-Prince, plus particulièrement le tronçon compris entre le boulevard Jean Jacques Dessalines et la rue du centre, a été le théâtre d’un incendie.
Le sinistre, qui s’est déclaré dans la soirée du 22 juin, continuait de se propager jusqu’à la mi-journée de ce mercredi. Ce malgré les efforts des sapeurs pompiers qui étaient soutenus par des policiers haïtiens et des casques bleus de la mission des Nations Unies pour la stabilisation d’Haïti (MINUSTAH).
Une trentaine de maisons et magasins aurait été incendiée, selon certaines
estimations, sans compter les marchandises de petits commerçants du secteur
informel.
Selon des marchands, l’incendie pourrait être d’origine criminelle. D’autres
se disent aux abois et réclament non seulement une assistance urgente de la
part des autorités compétentes, mais aussi des dispositions destinées à
sécuriser la zone commerciale de la capitale.
Deux responsables du gouvernement, le Premier ministre Gérard Latortue et la
ministre du commerce et de l’industrie, Danièle Saint Lot, ont exprimé, par
leur présence sur les lieux du sinistre, leur solidarité à l’égard des
personnes affectées.
Danièle Saint Lot a fait savoir que le conseil des ministres de ce mercredi
allait se pencher en priorité sur le cas de ces sinistrées en vue de prendre
des mesures appropriées.
La ministre s’est montré choquée par l’incapacité des services publics à
faire face à ce drame. Une défaillance qui est, selon elle, la résultante de
nombreuses années de mauvaises gestion du pays.
La visite de la ministre du commerce sur les lieux du sinistre a été
précédée de celle du Premier ministre Gérard Latortue.
A également rendu visite aux commerçants sinistrés une délégation de la
chambre de commerce et d’industrie d’Haïti composée de son président,
Réginald Boulos, et de son vice-président, Jerry Tardieu.
Un incendie de moindre importance, et dont l’origine demeure inconnue, avait
éclaté le 19 juin dernier à la rue bonne foi, toujours au centre-ville de
Port-au-Prince.
Aux Gonaïves, le marché communal avait été partiellement consumé dans la
nuit du 15 au 16 juin écoulé.
L’origine du sinistre est demeurée jusqu’à présent indéterminée. Des témoins
avaient cependant déclaré à des journalistes avoir entendu des tirs avant
que le feu éclate.
Les enquêtes annoncées concernant la destruction par le feu d’espaces de
marchés en Haïti demeurent généralement sans suite.
Aux Gonaïves, le repris de justice Jean Tatoune, qui avait lutté aux côtés
des anciens insurgés pour le départ du dictateur Jean Bertrand Aristide,
n’attend pas les résultats de l’enquête sur l’incendie du marché communal de
la Cité de l’indépendance. Il en impute la responsabilité à des partisans de
l’ancien président et menace de sévir contre ces derniers.
Ces incendies à répétition viennent fragiliser davantage l’économie
haïtienne déjà durement éprouvée par le saccage par des partisans du régime
lavalas de nombreuses entreprises pendant les semaines ayant précédé et
suivi la démission et le départ pour l’exil du président Aristide.
Selon certaines estimations, ces vols avec effraction accompagnés d’actes de
vandalisme avaient occasionné pour le pays des pertes de l’ordre de
plusieurs centaines de milliers de dollars américains. [vs apr 23/06/2004 13:00]