Par Jean Élie Paul
P-au-P, 14 juin 2013 [AlterPresse] --- 421 jeunes filles ont reçu, le mardi 11 juin 2013, au parc historique de la Canne à sucre (municipalité de Tabarre, au nord-est de la capitale), leurs certificats de validation dans les métiers non traditionnels, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Il s’agit d’un programme visant à l’autonomisation socioprofessionnelle des jeunes filles, initié par le groupe Initiative pour les adolescentes, en partenariat avec la Banque mondiale (Bm).
Ce programme a été mis en œuvre dans la perspective de réduire l’écart des jeunes filles dans des métiers non traditionnels, qui se sont révélés très porteurs, surtout après le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
« Ces jeunes filles ont passé six mois de formation dans des métiers techniques, non traditionnellement réservés à elles, notamment des activités techniques liées au domaine de la construction, telles que plomberie, maçonnerie, mécanique, conduite d’engins lourds, construction de bâtiments, réfrigération, informatique et électricité », explique Sandra Jean-Gilles, la coordonnatrice de projet Initiative des adolescentes en Haïti.
L"objectif, c’est d’étendre, à terme, le programme dans les provinces d’Haïti.
Lancée officiellement au mois de mai 2012, cette activité ambitionne de promouvoir la présence, en nombre, des jeunes filles sur le marché du travail, en vue d’accroitre leur autonomisation à travers des opportunités socioéconomiques.
« Le choix a été porté sur des jeunes [filles] qui ont été déscolarisées, les plus vulnérables du point de vue socioéducatif. Ce, en vue d’éviter de rentrer en compétition avec le système éducatif national. Elles devraient avoir un niveau scolaire suffisant, notamment en 8e et 9e années fondamentales », souligne Sophie Rodella, la responsable du projet pour la Banque mondiale.
Regroupées suivant la tranche d’âges de 17 à 21 ans, deux mille jeunes filles devraient être touchées par le programme en moins de deux ans.
Le financement s’élève à deux millions de dollars américains (US $ 1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui).
Les jeunes filles sélectionnées ont obtenu des bourses, à travers des fonds transmis directement dans les institutions préenregistrées dans le cadre de ce programme, notamment Apex centre de formation professionnelle, Haïti Tech, Latransversal et une organisation ayant dispensé des sessions en hôtellerie.
Une allocation de subsistance de 50.00 dollars américains leur a été accordée pour les frais de transports, les frais de repas et autres.
La formation de chaque jeune fille coûte en moyenne 1,000.00 dollars américains.
Quelques-unes des étudiantes n’ont pas caché leur émotion lors de la remise des parchemins. D’autres ont partagé leur expérience pendant ces six mois de formation.
« En tant que femme, je me sens fière de me tenir sur une échelle pour driller un mur, pour installer une caméra ou pour réparer un board de radio », se félicite Martine Bélance, 20 ans, l’une des diplômées en télécommunications dans le centre de la Haïti tec.
19 ans, Sybille Joseph, diplômée en mécanique auto diesel dans le centre de Apex, veut se démarquer de cette conception selon laquelle la mécanique serait un métier réservé aux hommes.
Wideline Louis, 19 ans, déclare avoir choisi la maçonnerie, parce que « je veux participer dans la reconstruction du pays ».
Les 421 jeunes filles, nouvellement diplômées dans des métiers non traditionnels, ont été recrutées à travers des associations communautaires, qui donnent des services de proximité dans leurs communautés de vie, dans cinq (5) des quartiers vulnérables (Delmas 30, Delmas 32, Carrefour Feuilles, Pétionville, Martissant) dans la zone métropolitaine de la capitale.
« Après leur formation, beaucoup d’entre elles sont déjà en stage. Le programme comprend à la fois une formation technique, une formation en compétence de vie », signale Sandra Jean-Gilles.
Au mois de septembre 2013, une autre cohorte de 500 jeunes filles recevra des parchemins de validation de la formation, suivie en métiers non traditionnels.
Participent, au programme de formation, les ministères à la condition féminine et aux droits des femmes (Mcfdf), de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), ainsi que l’institut national de formation professionnelle (Infp). [jep kft rc apr 14/06/2013 12:30]