P-au-P, 05 juin 2013 [AlterPresse] --- Dans un contexte, marqué par une chasse aux ressortissants haïtiens à Santiago de Los Caballeros (deuxième ville d’importance en République dominicaine), les présidents Joseph Michel Martelly et Danilo Médina Sanchèz lancent conjointement, ce mercredi 5 juin 2013, à Ouanaminthe (commune du Nord-Est d’Haïti, frontalière avec Daajabon), un projet de reboisement à l’occasion de la journée internationale de l’environnement, apprend AlterPresse.
« Permettre à l’île de recouvrer sa couverture végétale d’autrefois (…), se protéger contre les affres du déboisement et des catastrophes naturelles », sont les principaux objectifs que poursuivent les deux États.
La mise en terre de quelques plantules marquera symboliquement le lancement de ce projet.
Cette activité aura lieu dans la localité de Dosmond en territoire haïtien.
La quantité d’arbres, qui sera plantée au cours de ce projet, n’est pas précisée.
D’après les données disponibles, un grand écart sépare la couverture forestière des deux pays de l’île, soit 39 % pour la République Dominicaine contre moins de 2% pour Haïti.
Martelly, dont le mandat arrive à terme en février 2016, promet d’entreprendre des actions pour amener, à 27 %, la couverture forestière haïtienne d’ici l’année 2020.
Il évoque surtout l’idée de création de forêts communautaires.
Tout comme les problèmes environnementaux, les questions, qui concernent les droits des immigrants-es haïtiens en République Dominicaine, sont d’une grande importance et méritent l’attention des dirigeants haïtiens, signale la plate-forme de promotion des droits des migrantes et migrants, dénommée groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr).
« Martelly devrait profiter de l’opportunité de la rencontre [de ce mercredi 5 juin 2013] pour demander à Medina de faire cesser cette chasse aux Haïtiens, qui se développe actuellement en République Dominicaine, ainsi que les appels à la haine soutenus par certains secteurs », exhorte le Garr.
Cette rencontre entre les deux chefs d’État de l’île d’Haïti arrive à un moment, où des ressortissants haïtiens sont pourchassés et expulsés du territoire dominicain.
Des représailles sont conduites par des citoyens dominicains, de la localité de Los Platanitos (Gurabo / Santiago de Los Caballeros), selon des informations rapportées par le Garr.
Des incidents, qui seraient survenus après qu’un citoyen dominicain a été tué à l’arme blanche, le jeudi 30 mai 2013, dans la ville de Santiago de Los Caballeros.
Un meurtre qui serait attribué à des Haïtiens, sans aucune preuve. La police dominicaine n’a pas confirmé cette assertion, indique le quotidien dominicain Listin Diario, cité par le Garr.
Des civils dominicains, résidant dans les communauté Los Platanitos, ont expulsé de force des dizaines de ressortissants-es haïtiens le 31 mai 2013, en guise de représailles.
Plus d’une vingtaine d’Haïtiens ont dû abandonner volontairement leur domicile pour se protéger de ces agressions.
Les civils dominicains ont également sorti tous les biens qui se trouvaient à l’intérieur des résidences de ces Haïtiens pour y mettre le feu, selon les informations rapportées par la Fondation Zile et des médias dominicains.
« Les événements en cours à Platanito, Gurabo dans la zone de Santiago, rappellent étrangement ce qui s’était passé en 2005 à Hatillo Palma et devraient, selon les observateurs, retenir l’attention des autorités des deux pays, dans un contexte où des messages de haine contre la communauté haïtienne sont diffusés sur des chaînes de télévision dominicaines, notamment les chaines 7 et 2 ».
Le 14 mai 2013, deux agents de la migration, escortés de policiers dominicains, ont, au cours d’une opération musclée, projeté vers le sol, depuis le toit de sa maison, un jeune Haïtien qui vivait dans la localité de Juan Dolio près de la capitale, rappelle le Garr.
Transportée à l’hôpital, la victime, grièvement blessée, n’a pas survécu à ses blessures.Son cadavre a été rapatrié en Ha....
Un autre haïtien, qui voyageait vers Santo Domingo, a reçu, le vendredi 10 mai 2013, une balle à la jambe droite après avoir passé au service d’immigration. Après quelques jours à l’hôpital de Barahona, il est retourné en Haïti et a dû être transporté à un centre hospitalier, où il a dû subir une opération d’urgence. [srh kft rc apr 05/06/2013 12:05]
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