P-au-P, 04 juin 2013[AlterPresse] --- La Plate-forme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) dénonce le manque de volonté politique de la part des autorités étatiques pour organiser les élections législatives partielles, municipales et locales dans le pays au cours de l’année de 2013, dans un document transmis à AlterPresse.
Ces élections devraient permettre le renouvellement d’un tiers du Sénat (soit 10 sénateurs sur 30), de 140 conseils communaux et des instances locales.
Malgré des pas franchis avec par exemple l’installation du Collège transitoire du conseil électoral permanent (Ctcep), les autorités n’ont donné aucune garantie sur la réalisation de ces élections cette année, critique t-elle.
Cette velléité suscite pas mal d’incertitudes au sein de la société haïtienne sur la réalisation ou non de ces élections en Haïti dans ce délai, constate la Pohdh.
Après de multiples tergiversations, le Ctcep, chargé d’organiser les prochaines élections dans le pays, avait pris officiellement fonction, le vendredi 19 avril 2013, avec la prestation de serment et l’installation de ses neuf membres.
Jusqu’à date, aucun agenda électoral fixe n’est encore déterminé pour la réalisation des prochaines joutes.
Il y a déjà plus d’un an (mai 2012) depuis que le Sénat de la République d’Haïti fonctionne avec deux tiers (2/3) et déjà deux (2) ans (2011) depuis que le mandat des maires, des Conseils d’administration de sections communales (Casec) et des Assemblées de sections communales (Asec) est arrivé à son terme, rappelle la Pohdh.
La mise en branle de l’appareil électoral pour l’organisation de bonnes élections dans le pays est une nécessité, estime t-elle, encourageant les autorités concernées à combler ce vide institutionnel qui tend à perdurer.
Des élections trop coûteuses
Les prévisions relatives à la réalisation des élections sénatoriales, municipales et locales de 2013 s’élèvent à environ 36 millions de dollars américains.
Pourquoi investir autant de millions pour organiser des élections dans un pays marqué par le chômage chronique ?, s’interroge la plateforme.
Dans un système démocratique, la participation du citoyen et de la citoyenne pourrait faciliter la réalisation d’élections moins coûteuses, puisque le pays fait face à des problèmes économiques graves, croit-elle.
Vigilance face au contrôle des élections par la communauté internationale
L’augmentation du coût des élections participe d’une stratégie visant à permettre à la communauté internationale de non seulement les financer mais aussi de contrôler tout le processus électoral, selon l’organisme.
La Pohdh invite les autorités ainsi que les citoyens et citoyennes du pays à être vigilants à l’éventuelle mainmise des pays étrangers sur les prochaines joutes électorales. [emb kft gp apr 04/06/2013 00:40]