Correspondance Ronel Odatte
Hinche 27 mai 2013 [AlterPresse] --- Le directeur départemental (Centre) de la police nationale d’Haïti (Pnh), Rony Céneac, accompagné des membres de son institution et de journalistes, ont effectué, le vendredi 24 mai 2013, une tournée spéciale dans les sections frontalières de l’arrondissement de Cerca-la-source.
« La direction générale de la police nationale d’Haïti m’a ordonné de venir ici pour faire une cartographie de l’insécurité dans cette zone qui devrait bientôt disposer de sous-commissariats et des postes de police » dit–il.
L’objectif de cette tournée était de s’enquérir de la situation sécuritaire dans les zones limitrophes des municipalités dominicaines.
Le commandant en chef de la police du Centre s’est rendu, successivement, dans les localités de kokoy, Tilory, Bocbanique et Saltadère, où il s’est entretenu avec les autorités locales et des membres de la société civile.
La 3e section de la Miel (commune de Cerca-la-source), à elle seule, devrait être dotée de 3 postes de police.
Rony Ceneac, qui en a fait l’annonce, dit espérer que cette démarche contribuera grandement à la diminution de l’insécurité.
Tilory, localité située à la frontière de la ville dominicaine Pedro Santana et accueillant également un marché binational, et la localité de Kokoy sont des axes prioritaires pour le chef de la police départementale.
La visite de Rony Ceneac dans les communes de Cerca-la-source et de Thomassique a été l’occasion pour les habitantes et les habitants de faire part de leurs vives inquiétudes, au regard de l’insécurité qui sévit dans cette partie du Plateau central.
« Moins de 15 policiers ne peuvent, en aucun cas, assurer la sécurité de plus de 115 mille habitants que compte l’arrondissement », indique Eriode Jean, un instituteur travaillant dans un établissement privé à Thomassique.
Jean souhaite que les mots, prononcés par le directeur départemental de la police nationale, se transforment en réalité.
Se déclarant conscient de la situation, le chef de la police du Centre promet de remettre prochainement son rapport à ses supérieurs hiérarchiques qui décideront de l’implantation des sous-commissariats et des postes de police dans toutes les zones frontalières du Plateau central.
Nombreuses sont les revendications.
Tous les secteurs, y compris les autorités locales, s’attendent a ce que la Pnh contrôle effectivement la partie haïtienne de la frontière avec la République Dominicaine.
« Ce sont les militaires dominicains qui ont le dessus. Aucun Haïtien ne peut se permettre de revendiquer ses droits, sous peine de mécontenter les dominicains, il n’y a personne pour nous protéger », déplore Maurice Marin, un habitant de la localité de Dondiegue (commune de Thomassique).
A l’instar de Maurice Marin, d’autres paysans se plaignent de l’absence policière, mais aussi des services sociaux de base.
Trop de gens dépendent de leurs voisins dominicains pour ce qui concerne les soins médicaux et de la nourriture, indiquent-ils. [ro kft rc apr 27/05/2013 14 :15]