Par Wooldy Edson Louidor
Actualisé le 24 mai à 20:00
Bogota/Sto Domingo, 24 mai 2013 [AlterPresse]---Le directeur général de la Migration de la République Dominicaine, José Ricardo Taveras informe de la déportation par le Brésil de 322 Haïtiens vers l’Aéroport International de las Américas à Santo Domingo, apprend on dans la presse dominicaine.
Le haut fonctionnaire dominicain a exprimé le 21 mai dernier son désaccord face à cette décision du Brésil de déporter vers son pays des étrangers, dont le lieu de provenance n’était pas la République dominicaine.
Il a également fait part de la décision du gouvernement du président Danilo Medina de ne plus recevoir de migrants haïtiens ou d’autres nationalités déportés du Brésil qui n’ont pas transité par la République Dominicaine.
Le premier ministre haïtien Laurent Salvador Lamothe se trouve en visite depuis le 20 mai dernier au Brésil. Sa visite officielle vise à « renforcer les relations commerciales, économiques et énergétiques » avec le géant sud-américain. On ne sait pas si la question migratoire est à l’ordre du jour des échanges entre Lamothe et les autorités brésiliennes.
La décision de déporter les sans-papiers haïtiens se trouvant sur le territoire brésilien a été annoncée par le gouvernement de Dilma Rousseff le 13 janvier 2012, au cours de l’annonce officielle de la nouvelle politique migratoire de ce pays face à l’immigration haïtienne.
À l’occasion, le ministre de la Justice du Brésil, Eduardo Cardozo, avait déclaré que le Brésil était déterminé à régulariser la situation migratoire de tous les Haïtiens présents sur son territoire jusqu’au 12 janvier 2012. Mais, désormais les Haïtiens qui entrent de manière irrégulière au pays seront invités à rebrousser chemin et, par la suite, déportés, avait-il averti.
Le haut fonctionnaire n’avait pas précisé vers quel pays le Brésil allait déporter les sans-papiers haïtiens. Vers les pays de transit : la Bolivie, le Pérou, l’Équateur, la République Dominicaine ou le pays d’origine, Haïti ?
Tout semble indiquer que la République Dominicaine a été choisie par le Brésil comme pays de déportation. Décision que le gouvernement dominicain n’a pas approuvée.
Pressé par la situation de milliers d’Haïtiens et Haïtiennes bloqués à plusieurs reprises à la frontière commune avec la Bolivie et le Pérou (dans la zone d’Acre), le Brésil avait convoqué le 13 mai dernier une réunion multilatérale des cinq pays concernés par l’immigration haïtienne vers l’Amérique du Sud.
Au cours de la réunion, les délégués d’Haïti, de la République Dominicaine, du Pérou, de l’Équateur, de la Bolivie, ont réfléchi, sous le leadership du gouvernement du Brésil, sur la nécessité de contrôler les frontières, d’agir contre les passeurs et de maîtriser le flux migratoire haïtien vers la région sud-américaine.
Le gouvernement local brésilien d’Acre a dû décréter l’état d’urgence à plusieurs reprises pour solliciter l’aide du gouvernement fédéral de Brasilia en vue de faire face à la crise humanitaire qui affecte des milliers de migrants haïtiens arrivés à la frontière.
Le Brésil semble être confronté au dilemme : continuer à accueillir de plus en plus d’Haïtiens sur son territoire (actuellement ils sont plus de 5 mille) ou chercher à les déporter.
Pourquoi le gouvernement de Dilma Rousseff ne rapatrie-t-il pas directement les Haïtiens vers leur pays d’origine ? Telle est la question qui demeure une énigme pour plus d’un. [wel gp apr 24/05/2013 14:00]
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