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Haïti-Pme : Trois programmes pour promouvoir et encadrer les jeunes, annonce le ministère du commerce

Par Jean Élie Paul

P-au-P, 24 mai 2013 [AlterPresse] --- Le ministère du commerce et de l’Industrie (Mci) a mis en relief, le jeudi 23 mai 2013, trois programmes, récemment entrepris dans la perspective d’une dynamique de modernisation de l’économie et de la refonte d’une classe moyenne en Haïti, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.

A en croire le ministre ad interim du Mci, Wilson Laleau, « ces trois programmes recherchent des idées nouvelles afin de créer des richesses, qui permettront à Haïti de se positionner sur l’économie mondiale », tout en accompagnant les jeunes qui sortent de l’université.

L’un d’entre eux est le programme de développement des fournisseurs (Pdf), qui a pour but d’aider un ensemble d’entrepreneurs de n’importe quelle nature, soit de la production agricole, soit de l’artisanat, et des services.

La mission du Pdf consisterait donc à connecter les petites entreprises avec les marchés.

« Le principal problème, auquel sont actuellement confrontés les producteurs, c’est qu’ils n’ont pas de marché pour faire écouler leurs produits. Les marchés sont trop difficiles, ils ne connaissent pas leurs normes ni le processus à suivre », argue Laleau, également ministre de l’économie et des finances.

Le second programme est un recensement, initié par le Mci pour dénombrer la quantité exacte d’entreprises qui existent sur le territoire haïtien, afin de savoir leur champ d’activités et de mieux les répertorier.

Ce qui permettra de voir, dans les différentes localités, le produit emblématique que les cultivateurs produisent le plus.

Avec ce recensement, a été constitué un atelier de restitution, afin de voir, dans chaque localité, le produit le plus développé à introduire suivant les normes, dans l’objectif de faciliter son exportation.

Le troisième programme, qui avait été lancé le 22 février 2013 et pour lequel 26 lauréats nationaux ont été primés le 11 mai 2013, se rapporte aux jeunes entrepreneurs innovants.

« Le seul projet, qui détient apparemment un aspect innovant, concerne la sécurité sur le téléphone cellulaire. Ce projet est en cours d’analyse par des experts de l’étranger afin de voir la pertinence de l’innovation que ce jeune a portée dans la téléphonie mobile », fait savoir Laleau.

Sur plus de 1,300 jeunes universitaires à avoir participé au concours, 394 ont soumis des projets, tandis que 104 ont pu passer la troisième phase.

Wilfix Sagard dans la (technologie), Robinson Pierre Gilles dans l’agriculture, et Leroy Cadet dans le commerce sont les trois lauréats nationaux de ce concours de jeunes entrepreneurs innovants.

En plus des 26 jeunes lauréats primés, 26 autres ont été repêchés pour être encadrés par rapport à leurs projets qui présentent des chiffres d’affaires intéressants.

Un fonds, d’un montant de 4 cent mille à 1 million de gourdes (US$ 1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui) sera alloué à ces jeunes pour la mise en œuvre de leurs projets.

Également, sera mis à disposition un fonds de garantie pour éviter la faillite de leurs entreprises.

A partir de ce concours, a été créé un centre de développement de l’entreprise et d’entrepreneuriat, afin d’apporter aux jeunes un encadrement technique, visant à leur permettre d’apprendre à faire un plan d’affaires et à assurer la gestion de la comptabilité de leurs entreprises.

Dans le prochain budget (2013-2014) de la république, Laleau promet d’intégrer « un fonds de promotion de l’innovation ... Car, une personne, qui vient avec une nouvelle idée, doit retrouver, au niveau de l’ État haïtien, un accompagnement pour développer son idée ».

Sur les dix départements géographiques d’Haïti, soixante (60) projets seront financés à hauteur de 15 millions de gourdes.

« Au lieu d’un curriculum vitae pour aller chercher de l’emploi, un jeune, qui aspire à gagner de l’argent, doit sortir de l’université avec son plan d’affaires », suggère Laleau.

« Les projets d’accompagnement des petites et moyennes entreprises (Pme) doivent permettre à celles et à ceux - qui n’ont pas d’accès au crédit, qui peuvent apporter des projets innovants, qui ont des potentiels de croissance et de création de richesses - de trouver des crédits de qualité pour leurs projets », estime Laleau.

Les jeunes, qui ont des idées innovantes, seront ainsi encadrés en vue de leur faciliter l’obtention des fonds nécessaires pour le développement de leurs entreprises.

« L’innovation, c’est le fait d’apporter quelque chose de neuf que d’autres personnes n’ont pas fait avant, quelque chose de complètement nouveau à partir des recherches initiales. Améliorer un produit... constitue également une innovation ».

Apporter une innovation aurait des implications immédiates, non seulement sur la personne qui conçoit le produit, mais aussi sur le pays.

En ce sens, il faudrait protéger le produit innové par une codification dans un bureau spécialisé.

Alors qu’au XXIe siècle, les chantiers de l’innovation devraient être porteurs de richesses, « moins de 27%, de l’argent collecté dans le système bancaire haïtien, est transformé en crédit pour faire des affaires. Or, ces crédits sont surtout orientés vers les grandes entreprises », déplore Wilson Laleau. [jep kft rc apr 24/05/2013 10:30]