P-au-P, 23 mai 2013 [AlterPresse] --- Le monde est de moins en moins sûr pour les refugiés et les migrants, selon Amnesty International, qui vient de publier son rapport annuel sur les droits humains.
La plupart des 214 millions de migrants dans le monde sont victimes de la violation de leurs droits à la fois par leur pays d’origine et leur pays d’accueil, fait remarquer l’organisme international, dans un communiqué transmis à AlterPresse.
Criminels et délinquants pour leur pays d’accueil, bêtes de travail pour les entreprises, refugiés et migrants sont de plus en plus voués à un sort terrible en tentant de fuir guerre, famine et autres crises.
Dans le cas d’Haiti, entre 2,5 et 3 millions de ressortissants de ce pays caribéen ont émigré principalement vers les États-Unis, le Canada, la France, la République Dominicaine et d’autres pays de la Caraibe.
« Dans bien des cas les personnes fuyant les conflits et les persécutions se sont heurtées à de redoutables obstacles lorsqu’elles cherchaient à franchir les frontières internationales. Le passage de ces frontières s’est révélé bien souvent plus difficile pour les réfugiés que pour les fusils et les autres armes qui nourrissent les violences, celles-là mêmes qui contraignent les populations à quitter leur foyer », écrit Amnesty international.
Ce contexte inquiétant a cela de particulier que les refugiés cherchant asile et les migrants se trouvent dans le même bateau. Les Etats privilégient la protection de leurs frontières aux droits humains, dénonce l’Ong internationale.
Mal intégrés, les demandeurs d’asile se retrouvent marginaux dans des pays où ils sont censés prendre un nouveau départ.
En arrivant sur ces terres à la recherche de sécurité ou d’une vie moins difficile, migrants et refugiés sont traités en criminels, enfermés dans des centres de détention, quand ce ne sont pas « des conteneurs ou des caisses de métal », souligne Amnesty décrivant un traitement hautement barbare.
« L’Union européenne applique des mesures de contrôle aux frontières qui mettent en danger la vie des migrants et des demandeurs d’asile et ne garantissent pas la sécurité de celles et ceux qui fuient les conflits et les persécutions », accuse le communiqué.
Pour Amnesty international, il ne saurait y avoir de frontières quand il s’agit d’appliquer le respect des droits humains, encore moins de « zones interdites » sur la planète. Les droits humains sont valables pour tous les êtres humains, fait valoir l’organisation.
Le rapport 2013 d’Amnesty international sur les droits humains porte sur la période janvier-décembre 2012. [kft gp apr 23/05/2013 12 :05]