P-au-P., 17 juin. 04 [AlterPresse] --- La Coordination Nationale de Plaidoyer en faveur des Femmes (KONAP) lance le processus devant conduire au choix des ses représentants au sein du futur Conseil d’Etat.
En vertu de la résolution de la Plateforme Démocratique (ancienne opposition au régime de l’ex président Jean Bertrand Aristide) en date du 31 décembre 2003, le conseil des sages, formé de 7 personnalités de divers secteurs de la société haïtienne, doit être élargi pour se transformer en Conseil d’Etat.
La KONAP a décidé de plancher sur sa représentation future au Conseil d’Etat, malgré que l’Exécutif et les autres secteurs concernés par la formation de cette instance de consultation et de contrôle n’aient pas encore renseigné la population sur la façon dont l’élargissement du Conseil des Sages va être opéré, a indiqué ce 17 juin à la presse la dirigeante féministe Myriam Merlet.
Peu après la nomination du Premier Ministre Gérard Latortue en mars dernier, dans laquelle le Conseil des Sages avait joué un rôle en mars dernier, cette instance commençait à aborder le dossier de son élargissement et sa transformation en Conseil d’Etat.
Jouer le rôle de contrôle et de consultation auprès de l’Exécutif constitue une autre mission du Conseil des Sages, avait alors rappelé Christian Rousseau, représentant du secteur universitaire à ce Conseil. Pour ce faire, il n’y a d’autre choix que l’élargissement et la transformation du Conseil, avait-t-il soutenu
Outre les membres du noyau de base (Conseil de Sages), des représentants de tous les départements et secteurs d’Haïti devraient intégrer la structure, soit un total de 27 personnes, selon ce qu’avait prévu la résolution de la Plateforme Démocratique.
Le projet du Conseil des Sages avait alors été critiqué par des sénateurs de l’ancien parlement, qui arguaient qu’il leur revenait de contrôler l’exécutif, en dépit du fait qu’ils n’avaient aucun mot à dire dans le processus des changements politiques qui se sont produits en Haiti quelques semaines auparavant.
Le Conseil des Sages espérait une « décision formelle » pour mettre fin au mandat de la quinzaine de sénateurs restante sur un total 83 députés et 27 sénateurs, que compte régulièrement le parlement.
Entretemps, la situation a évolué, en commencant par la démission en mars de l’ex sénateur lavalas Dany Toussaint. Au début de juin, son confrère Fourel Célestin, ancien président du sénat, poursuivi pour trafic illicite de stupéfiants, s’etait rendu aux représentants des autorités américaines à Port-au-Prince et expulsé vers les Etats-Unis.
Le président du sénat, Yvon Feuillé, a lui-même fait l’objet d’une enquête pour trafic de drogue. Il a aussi évoqué la possibilité de démissionner du parti Fanmi Lavalas (Famille Lavalas) dont il a conduit à maintes reprises une délégation en négociations infructueuses avec le Premier ministre sur la représentation du parti au sein du Conseil Electoral Provisoire.
Quant au gouvernement, il ne s’est toujours pas prononcé sur l’élargissement du Conseil des Sages. [vs gp apr 17/06/2004 20:00]