Proposition non-sollicitée préparée par Marcel Duret
Document soumis à AlterPresse le 15 mai 2013
I.-Introduction/justification
Contrairement aux pays européens qui ont bénéficié du Plan Marshall après la seconde guerre mondiale, contrairement au Japon qui a reçu un financement important de la communauté internationale en 1945, Haïti n’a jamais profité à aucun moment de son histoire d’un important afflux de capitaux pour stimuler son développement économique et social. Au contraire, ce n’est qu’en 1938 qu’Haïti a fini de payer sa dette de l’indépendance à la France (source Radio Canada). La dette a représenté quelque 85 % du PIB haïtien pendant plusieurs années.
Si Haïti a été le bénéficiaire de l’aide internationale de différents pays et institutions internationales depuis des années, cette aide était fragmentée au mieux et non inclue dans un plan global de développement.
Les ravages causés par le tremblement de terre du 12 janvier 2010 n’ont fait qu’exacerber une situation déjà critique pour plus de 80 % de la population. Le tremblement de terre a causé des pertes considérables et plus importantes dans le secteur privé (petites et moyennes entreprises) – PME, le secteur informel et chez les individus. Les pertes globales du secteur privé sont estimées à environ US$ 5,5 milliards ou 70 % des pertes totales.
Les milliards de dollars qui ont été dépensés/gaspillés au nom de la population haïtienne suite au séisme du 12 janvier 2010 témoignent d’une part de l’absence de ressources humaines qualifiées et organisées en Haïti et d’autre part d’un manque de leadership, de la part des responsables, capable de cristalliser les énergies et les ressources locales. Il est regrettable que les organisations internationales aient profité de ce vacuum pour réaliser le plus grand détournement de l’histoire d’aide humanitaire du monde.
Tout investissement privé ou étatique devra mettre l’emphase sur le développement des ressources humaines en vue d’améliorer la capacité d’absorption du pays ainsi que le développement d’un secteur privé dynamique afin d’assurer le développement durable d’Haïti. Une étude de la Banque Mondiale a révélé que 87% des cadres haïtiens vivent à l’étranger. Faciliter le retour des haïtiens de la diaspora qui ont quitté le pays car les conditions de développement économique et de l’investissement n’étaient pas réunies devraient être l’un des objectifs spécifiques de la BDH.
Il existe en Haïti un statut extraordinaire, rarement trouvé dans d’autres pays : celui de société financière de développement, avec possibilités de subventions, exonérations pendant 5 ans, capital de départ faible.
Si le programme Petro Caribe du Venezuela est celui le plus généreux d’aucun pays vis-à-vis d’Haïti, il incombe aux autorités haïtiennes de bien le gérer et d’assurer que les plus démunis en Haïti soient les bénéficiaires privilégiés tout en s’assurant que les échéanciers de paiement soient respectés. Aussi le fond Petro Caribe peut être sous-traité avec la BDH à un taux supérieur à celui contracté avec le Venezuela. Par exemple le taux pourrait être de 3 à 4 % à la BDH et éventuellement de 6 à 8 % aux clients. Aussi tous projets sociaux ne pourront être financés qu’avec les profits générés par les transactions entre l’Etat haïtien et la BDH.
D’autres programmes du type PETROCAIBE pourront être mis en place avec les produits de consommation de base tels le riz, l’huile, la farine de blé etc. selon des accords passés avec les pays fournisseurs comme les Etats-Unis, l’Argentine etc.
Ce document vise à explorer les voies et moyens à mettre en place pour la première fois en Haïti une véritable Banque de Développement.
II.-Objectif générale de la BDH
Mettre le système financier national au service du développement du pays par du financement à long terme de l’investissement productif.
III.-Objectifs spécifiques de la BDH
Promouvoir l’entrepreneuriat en Haïti ;
Augmenter la capacité d’absorption du pays en mettant l’emphase sur la formation de ressources humaines qualifiées ;
Stimuler le développement économique et social en Haïti ;
Favoriser par le financement la création de 500 000 emplois par an en Haïti pendant les cinq prochaines années ;
Promouvoir la production agricole locale et la reconstitution du capital rural national (plantations de caféiers, de cacaoyers, de fruitiers et plus généralement reboisement) ;
Relancer le secteur touristique ;
ETC…
IV.-Quelques principes pour le montage de la BDH
Structure légère avec des couts fixes bas
Recherche de bénéfices sur le volume des transactions
Rentabilité des opérations
Réalisation d’opération en synergie avec d’autres partenaires financiers nationaux et internationaux pour partager les risques
Fonds propres de BDH constitue à partir d’un emprunt national avec des bons obligatoires garantis par la Banque Centrale
V. -Partenaires Potentiels locaux de la BDH
Gouvernement haïtien (PETROCARIBE)
FONKOZE
FDI
ANACAPH
UNIBANK
BUH
BNC
SOGEBANK
CAPITAL BANK
SOPHIDES
ETC.
VI.-Sources de financements de la BDH
Programme Petro Caribe
Banques de Développement de certains pays comme le Brésil (BNDES), le Japon (JBIC) etc.
Caribbean Development Bank (CDB)
GMS
Bons obligatoires garantis par la Banque Centrale
Investissement de la Diaspora et de la population
VII.-Gestion opérationnelle de la BDH
La BDH cherchera à sous-traiter la gestion opérationnelle, y compris la gestion des fonds disponible et de prêter aux utilisateurs finaux avec les banques nationales et régionales en Haïti.
VIII.- Différents secteurs nécessitant des fonds en Haïti et estimation de l’investissement totale nécessaire
Quel est le niveau des ressources qui pourraient être nécessaires pour faciliter les activités prévues et futurs du secteur privé en Haïti ?
Il faudra environ US$ 10 milliards au cours des cinq prochaines années et pour les secteurs suivants, entre autres : noter qu’il faudrait des maintenant présenter les secteurs par ordre de priorité. Voir les 10 premiers classes ci-dessous ;
1- ENERGIE
2- DEVELOPPEMENT AGRICOLE
3- Agro-business
4- Logement
5- Chemins de fer
6- Parcs industriels et Zones franches
7- Éducation et services de formation, y compris la formation de développement entrepreneurial
8- Ports maritimes
9- Tourisme
10- Aéroports
11- Textiles/vêtements
12- Artisanat
IX.- Comité pour l’implantation de la BDH
Création d’une commission présidentielle chargée du montage institutionnel dans un délai de trois mois.
X.-TAILLE DES PROJETS ET MODALITÉS
Lignes de crédit serait ouvert par la Banque de Développement (BDH) en faveur des banques locales affiliées pour financer des projets ne dépassant pas US$ 10 millions ;
Pour des projets nécessitant des montants supérieurs et sur une base projet par projet, les sélections seraient faites par des agents de crédit des banques affiliées et soumises à la BDH ;
Une somme forfaitaire ne sera pas allouée ou engagée aux banques pour des projets qui dépassent les 10 millions mais plutôt fonctionnera sur une base projet par projet (un projet à la fois). Il n’y a pas de montant plafond proprement dit ;
BDH financerait jusqu’à 85 % de l’investissement initial du projet ;
Dans des cas très particuliers BDH acquerra des actions du projet, mais le pourcentage ne doit pas dépasser 25 % de l’investissement total ;
XI.-instruments financiers
Lignes de crédit à faible taux d’intérêt
Prêts concessionnels
Crédit à l’importation strictement réservés pour les équipements
Capitaux propres