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République Dominicaine / Haiti : La nouvelle face de la migration haïtienne

Santo Domingo, 16 juin 04 [AlterPresse] --- Durant des décennies on a cru que la majorité des migrants haïtiens vers la République dominicaine étaient constituée d’adultes. Hommes ou femmes de plus de 25 à 30 années.

Dans les centrales sucrières privées et publiques on préférait des hommes forts pour effectuer de rudes travaux, que les Dominicains rejetaient parce qu’ils étaient mal payés.

Toutefois, depuis quelque temps, la situation est en train de changer. Maintenant les nouveaux migrants amenés au pays par des trafiquants ou sont des jeunes et mineurs d’âge qui doivent travailler dur dans des chantiers de construction pour pouvoir obtenir un salaire qui leur permet de survivre et d’envoyer quelques ressources à leurs parents en Haïti.

Les nouveaux migrants haitiens en Republique Dominicaine ne travaillent plus uniquenent dans les constructions à Santo Domingo, Santiago, Puerto Plata, La Romana y en Punta Cana. Certains, qui ont pu se constituer de petits capitaux, ont installé leurs affaires sur des Avenues aussi importantes que la Duarte et les rues qui donnent accès à cette artère commerciale de la capitale dominicaine.

Par exemple, ils sont plus de 50, les petits magasins de chaussures à l’air libre et dans des locaux exigus, que les migrants haïtiens ont installés aux alentours de l’Avenue Duarte.

A présent aussi, bien qu’en plus petite proportion, des migrants haïtiens qui ont quelques possibilités économiques et qui ont laissé Haiti pour des raisons politiques résident temporairement en République dominicaine. Certains attendent que la situation politique se précise mieux dans leur pays. D’autres considèrent Santo Domingo comme une terre de transit en direction des Etats-Unis, du Canada ou de la France et pour cela recherchent les services d’avocats ou d’institutions d’assistance aux migrants.

Toutefois, militaires et policiers tentent de profiter de cette nouvelle face de la migration haitienne, pour extorquer des jeunes étudiants Haitiens en route vers Haiti ou revenant de leur pays pour reprendre leurs études en République Dominicaine.

Une enquête la de la Faculté Latino-Americaine de Sciences Sociales (FlACSO) et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), indique que des Haitiens sont victimes d’extorsion et maltraités, en dépit du fait que leurs documents soient à jour.

L’Enquête sur les migrants haïtiens en République Dominicaine, la première de ce genre, a eu comme objectif d’étudier les conditions socio-économiques des voisins haïtiens qui entreprennent le voyage vers le territoire dominicain.

Le sondage est plus précis sur le traitement que reçoivent les Haitiens qui veulent pénétrer en République Dominicaine. "Si no se cantean, no hay paso" (en clair : pas de passage sans payer) est la phrase des militaires qui extorquent les voyageurs haitiens.

80 pour cent de ces voyageurs sont victimes de "macuteo" - exigence d’argent - par les militaires pour les laisser immigrer. 80 pour cent des femmes se plaignent aussi de mauvais traitement de la part des militaires durant "la mauvaise fouille" qu’ils pratiquent contre elles.

De même, l’étude a révélé que la majorité des jeunes migrants haitiens, n’ont pas intérêt à résider définitivement en République Dominicaine. Ils viennent au pays à la recherche d’amélioration de leur situation économique et, selon l’enquête, si dans leur pays ils avaient une possibilité d’emploi ils ne viendraient pas en République Dominicaine. Seulement 4.5 pour cent des Haitiens interrogés vivent en République Dominicaine depuis cinq ans. 59.4 pour cent ne sont au pays que depuis seulement 30 jours.

La population qui émigre d’Haïti vers la République Dominicaine est jeune : 81.3 pour cent de ceux qui ont été interrogés ont entre 17 et 40 ans, et de ceux-ci 40.2 pour cent ont seulement entre 18 et 24 ans.

L’enquête révèle que 73.9 pour cent des Haitiens qui viennent en République Dominicaine sont seulement attirés par un certain type d’emploi. [jls gp apr 15/06/2004 23:54]

Source : El Caraïbe/Flacso