P-au-P, 9 mai 2013 [AlterPresse] --- « En dépit des efforts, le retard de la pluviométrie enregistré pourrait affecter la campagne de printemps », alors que les 140 communes du pays sont frappées par la malnutrition sévère.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (sigle anglais Ocha) renouvelle ses préoccupations par rapport à la recrudescence de l’insécurité alimentaire en Haïti dans son 29eme bulletin humanitaire, paru sur le mois d’avril 2013, apprend AlterPresse.
« Selon la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa), la campagne de printemps est retardée d’un mois, en dépit de bonnes prévisions des experts de l’International », lit-on dans le rapport d’Ocha.
La Cnsa avait anticipé une saison pluvieuse normale, entre le mois de février et le mois de juin 2013, et les impacts possibles sur les prochaines récoltes risquent d’être néfastes. Une situation, qui inquiète Ocha.
De plus, la démotivation de certains agriculteurs, par rapport à la préparation de leurs champs, de peur de perdre leurs cultures, aura pour effet la diminution de la quantité des produits alimentaires qui devraient être disponibles pour cette période, relève Ocha.
Selon la Cnsa, la majorité de la population dans les zones les plus touchées mangent au plus une fois par jour.
Dans la perspective de réduire les difficultés des populations les plus vulnérables et touchées par l’insécurité alimentaire, le gouvernement haïtien a mis sur pied un comité technique dans le but de définir au mieux les stratégies de réponse, indique Ocha.
Ce comité a déjà identifié plusieurs volets de travail, dont l’assistance directe qui consiste en la distribution de nourriture, la réalisation d’actions de haute intensité de main d’œuvre (Himo) et la mise en place de stocks stratégiques de nourriture.
De plus, un cadre stratégique, intitulé « de l’urgence à la relance agricole », a été élaboré par le gouvernement pour le relèvement de la production agricole, selon Ocha.
Des actions ciblées sont prévues dans 44 communes les plus affectées, à travers plusieurs paramètres, notamment la conservation des ressources en eau à travers la réhabilitation, la construction de périmètres, l’installation de pompes, la construction de lacs collinaires, la production végétale, l’accès aux semences améliorées et l’appui à l’élevage et à l’aviculture.
Toutefois, « malgré les efforts déployés, la situation devrait continuer à se dégrader sur l’ensemble du territoire jusqu’à la prochaine récolte (juin-juillet 2013) et risque de faire tomber les populations dans une situation d’urgence », selon la Cnsa.
Selon cette dernière, les 140 communes du pays sont en situation de malnutrition sévère. [jep kft gp apr 09/05/2013 12:00]