Par Joseph Harold Pierre
Soumis à AlterPresse le 6 mai 2013
Le chapitre de l’Organisation NAPSA (N’ap Sove Ayiti) basé en République Dominicaine, sous la coordination de Davidson Joseph et d’Anne Claircin, a célébré, le dimanche 5 mai, la fête du travail avec des travailleurs haïtiens à Saint Raphael, une localité de Barahona (Sud de la RD).
La rencontre était divisée en deux parties : une première dédiée à des causeries où sont intervenus trois jeunes : Gaetjens Thelusma de l’université Pontificale Mère et Maîtresse (PUCMM) sur l’importance du travail, Fadjah Durandisse, étudiante de l’Université APEC (Action Pro Education et Culture) sur la valeur de l’hygiène quotidienne, et le jeune médecin Marie Carmelle Virgiane sur les maladies infectieuses telles le cholera et la tuberculose.
Les sujets présentés sont de grande importance pour les Haïtiens de la zone où leur survie au quotidien est extrêmement difficile. Grâce à cette activité, on sait que les migrants haïtiens de San Rafael empruntent de l’argent à des taux usuriers, soit de l’ordre de 100%, pour l’affermage des terres à des fins de culture de produits comme la patate et le pois.
La plupart, disent-ils, reçoivent des prêts de 10 000 pesos, et doivent rembourser le double au bout de 4 ou 5 mois. Dans le pire des cas, une fois payée la dette, ils se voient rapatriés perdant ainsi leur argent et la récolte.
De plus, ils ont été très contents des conseils prodigués sur la prévention du cholera. Ti Nanpwen, l’un des leaders de la zone, a extériorisé sa grande peur en affirmant que "si l’un d’entre nous est infecté du cholera, ca va être l’enfer, car nous sommes très pauvres et la plupart d’entre nous n’ont pas de papiers". La question de l’hygiène révèle une importance particulière, car elle est le premier pas dans la prévention des maladies infectieuses.
La seconde partie de cette journée a été consacrée à la fête où les jeunes de NAPSA et les travailleurs de la zone ont mangé et dansé ensemble. Aux dires de Marino, un membre de la communauté haïtienne de San Rafael, "c’est la première fois que nous avons eu une telle visite ; la présence des étudiants nous a fait sentir que nous ne sommes pas seuls et que d’autres pensent à nous".
Ce qu’il faut retenir de cette activité est que ce geste de ces jeunes de NAPSA constitue une grande première dans cet effort d’accompagner les migrants haïtiens en République Dominicaine.
Les étudiants eux aussi se sentent concernés par la misère de leurs compatriotes ! Une expérience à continuer dans la communauté des étudiants et professionnels haïtiens en République Dominicaine ! Un modèle à suivre en Haïti et dans d’autres communauté de la diaspora !
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