P-au-P, 24 avril 2013 [AlterPresse] --- A près d’un mois de l’ouverture du procès à Fort Meade (Maryland), le lundi 3 juin 2013, contre le jeune analyste de l’armée américaine, Bradley Manning, l’organisme international Reporters sans frontières (Rsf) dénonce l’opacité et le secret entourant les poursuites lancées dans cette affaire, compte tenu de l’inaccessibilité des documents à la presse, apprend AlterPresse.
Bradley Manning est accusé d’avoir transmis, à Wikileaks, des centaines de milliers de documents militaires secrets, relatifs aux guerres en Afghanistan et en Irak, entre novembre 2009 et mai 2010.
Sous le coup de 22 chefs d’inculpation, Bradley Manning encourt la prison à perpétuité pour « collusion avec l’ennemi », le plus grave des faits qui lui sont reprochés.
Il « est plus que jamais nécessaire de rendre publics les éléments du procès qui s’annonce, en application des Premier et Sixième amendements de la Constitution des États-Unis (d’Amérique), alors que Bradley Manning, âgé de 25 ans, risque la prison à vie », soutient l’organisme international Reporters sans Frontières.
Rsf partage ses inquiétudes par rapport à la récente décision de la Cour d’appel militaire américaine, qui a rejeté, le 17 avril 2013, la demande, formulée par les médias étasuniens, d’accéder aux documents relatifs aux procédures en cours.
L’interdiction des téléphones portables, par la juge de la Cour, ainsi que tout appareil permettant d’enregistrer, dans la salle du tribunal et dans la salle de presse au moment des débats, viennent alourdir la liste des méfaits entourant cette affaire, aux yeux de Rsf.
« Cette décision a été prise, suite à la diffusion, sur Internet, d’un témoignage de Bradley Manning, enregistré clandestinement le 28 février dernier, violant ainsi les règles de la cour », lit-on dans la note de Rsf.
Or, « le public doit pouvoir accéder librement aux documents, relatifs au procès Manning », argue l’organisme Reporters sans frontières.
Évoquant un précédent inquiétant pour les médias, Rsf souhaite que le Congrès américain, qui a institué la Cour d’appel militaire et défini ses compétences, intervienne afin d’assurer la transparence publique des procédures. [jep kft rc apr 24/04/2013 12:30]