P-au-P, 23 avril 2013 [AlterPresse] --- Au moment où la saison des pluies montre ses premiers signes, un groupe de pression dénommé « champions politiques pour la résilience aux désastres » conduit par la néozélandaise Helen Elizabeth Clarck [1], administratrice du programme des Nations unies pour le développement (Pnud) depuis avril 2009, a retenu Haïti pour sa première visite de terrain qui s’est déroulée les dimanche 21 et lundi 22 avril 2013.
En appelant « la communauté internationale et le gouvernement haïtien à unir leurs forces pour construire une Haïti plus résiliente aux catastrophes », ce groupe dit vouloir « placer les communautés au cœur de la gestion des risques et des désastres ».
Outre Clarck, la délégation était composée de Valérie Amos, Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et de Coordonnatrice des secours d’urgence (à l’office pour la coordination des affaires humanitaires aux Nations Unies / Ocha), de Justine Greening, Secrétaire d’État pour le développement international du Royaume uni, d’Irwin LaRocque, Secrétaire général du Marché commun des Caraïbes (Caricom).
Elle était renforcée de Jean-Louis de Brouwer, directeur des opérations de l’Office humanitaire de la Communauté Européenne (Echo), Rachel Kyte, Vice-Présidente du développement durable pour la Banque mondiale, Elizabeth Hogan, Administratrice adjointe principale du bureau régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes (au sein de l’agence américaine pour le développement international / Usaid).
Les « champions » ont eu des discussions avec certains ministres du gouvernement haïtien, dont ceux de l’économie et des finances, Wilson Laleau, de l’intérieur et des collectivités territoriales, David Bazile.
« L’intérêt des bailleurs est la promotion et le renforcement des capacités des communautés à se prendre en charge de manière autonome », a explicité Justine Greening, lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre haïtien des finances .
A l’attention de ces autoproclamés « champions politiques », Laleau recommande le film « assistance mortelle » de Raoul Peck, qui a mis à jour les dessous de la reconstruction post-séisme comme « business militaro-humanitaire ».
« (…) Le tremblement de terre (du 12 janvier 2010) est la preuve, par neuf, que le mode d’appui international, dont a bénéficié Haïti, n’est pas nécessairement inscrit dans les souhaits haïtiens. Certes, une minorité de gens ont bénéficié de quelques actions. Mais il faut être d’accord qu’elles ne s’inscrivent pas dans la durée et ne permettent pas que le pays retrouve son autonomie », déplore Laleau.
Dans la même lignée, le ministre des finances a donc demandé que l’aide internationale s’aligne sur les préoccupations de développement national.
« C’est la préoccupation de tous, des citoyens aux responsables politiques, en passant par le secteur privé et la société civile », insiste Helen Clarck du Pnud, parlant d’une responsabilité commune en ce qui a trait à la gestion des risques de désastres.
Reconnaissant Haïti comme l’un des pays les plus touchés par les catastrophes dans le monde et se basant sur la dégradation continuelle de son environnement ainsi que sur la pauvreté, les champions politiques ont choisi Haïti comme pays-pilote pour plaider en faveur d’une résilience aux désastres.
Créé en 2012, le groupe des champions politiques se donne pour mission de tirer parti de leurs forces politiques collectives pour attirer l’attention et mobiliser les ressources pour la résilience aux désastres dans les pays à risque. [efd kft rc apr 23/04/2013 9:05]
[1] Ancienne première ministre de la Nouvelle Zélande, de 1999 à 2008..