Correspondance Ronel Odatte
Hinche, 18 avril 2013 [AlterPresse] --- Faisant face à un climat d’insécurité accéléré, les habitantes et habitants de Thomonde, une des municipalités dans le haut Plateau central, appellent les autorités judiciaires et policières à renforcer la sécurité dans la zone, apprend AlterPresse.
Dans le haut Plateau Central, la population est livrée à elle-même. Plusieurs personnes, soupçonnées d’implication dans des actes répréhensibles, jouissent de l’impunité, en raison de la faiblesse du système judiciaire, selon les témoignages des résidentes et résidents.
Seulement deux policiers desservent 65 mille habitantes et habitants de la municipalité, rapporte le juge titulaire près le tribunal de paix de Thomonde, Wilfride Larivière.
L’officier judiciaire se plaint de cette situation qui, selon lui, complique davantage les actions à entamer par le système judiciaire.
Des hommes, recherchés par la police et contre lesquels des mandats ont été émis, fonctionnent librement, comme si de rien n’était, déplore-t-il, soulignant une absence de policiers à la base de ce problème.
Cette situation d’insécurité devrait mettre la puce à l’oreille de nombreux responsables judiciaires.
Larivière préconise une augmentation d’effectif de policiers nationaux à Thomonde en vue de faciliter les tâches accomplies au niveau du système judiciaire dans la municipalité, où prévalent, avec régularité, des actes de viols, vols, meurtres ou assassinats.
De nombreuses arrestations ont été souvent opérées par des habitants qui décident, eux-mêmes, de remettre à la police les gens qu’ils jugent coupables, condamne-t-il.
Si rien n’est fait, la ville de Thomonde pourrait devenir bientôt une zone de non droit, comme cela a été le cas dans le passé, craint une habitante.
Elle s’interroge sur la volonté réelle des autorités d’assurer la sécurité des habitantes et habitants de la zone.
« Nous sommes à l’approche des prochaines joutes électorales et, sans conteste, tout ne sera pas facile ici », avertit cette habitante qui réclame, dès maintenant, une présence policière significative à Thomonde.
Généralement, en période électorale, la tension gagne la population de Thomonde avec la présence continue d’hommes armés. Des tirs d’armes crépitent de temps à autre.
Il est difficile de procéder à l’arrestation d’individus qui auraient commis des forfaits, tant la quantité d’armes en circulation, depuis les années 1990, invite à la prudence, suivant les témoignages recueillis de différents habitants de Thomonde.
Actes de violence répétés à Lahoye
A la suite d’un nouveau découpage, la localité de Lahoye (département du Centre) a été rattachée à la commune de Thomonde, sous le nom de "4e section communale Lahoye de Thomonde", selon un décret présidentiel en date du 4 avril 2004.
Antérieurement, Lahoye était la 3e section communale de la municipalité de Lascahobas, située de l’autre côté du Lac de Péligre (plus près de la municipalité de Thomonde).
Depuis lors, Lahoye devient, de temps à autre, le théâtre d’actes de violence entre les habitantes et habitants du Plateau Central qui sont pour ou contre cette décision.
De profondes divisions, résultant du découpage géographique réalisé, persistent à Lahoye.
« Ces types de conflits risquent de perdurer. Rien n’indique que les protagonistes vont pouvoir trouver une issue », relève un responsable du mouvement de construction des paysans de Lahoye (en kréyòl : Mkpl).
« La section de Lahoye compte, à elle seule, plus de 15 mille habitantes et habitants. Elle devrait avoir plusieurs postes de police, deux ou trois tribunaux de paix », recommande, pour sa part, une animatrice de l’organisation citoyenne pour le développement de Lahoye, Suzette Jean. [ro emb rc apr 18/04/2013 15:35]