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Haïti-Carburant : La rareté d’essence provoque la grogne dans le département du Centre

Correspondance Ronel Odatte

Hinche, 11 avril 2013 [AlterPresse] --- La rareté soudaine de l’essence au Plateau Central soulève l’indignation d’une bonne partie de la population, et les chauffeurs de moto-taxi, les camionneurs et passagers dénoncent le laxisme des autorités locales dans la gestion de la vente des produits pétroliers sur le marché.

Pour Denis Jean, propriétaire de huit motos-taxis, les ministères du commerce et des affaires sociales ainsi que la police nationale devraient avoir les yeux ouverts sur la vente informelle du carburant.

« Le stockage de l’essence se fait partout et ce sont les plus faibles qui paient les conséquences de l’inconséquence des responsables », critique t-il.

Du coup, le gallon de la gazoline 91 est passé de 200 à 255 gourdes et le kérosène est passé de 161 à 225 gourdes.

Cette flambée du prix de l’essence entraine automatiquement une augmentation du cout du transport. Pour se déplacer à l’intérieur de Hinche il faut non plus 15 gourdes mais 25 gourdes, alors que les trajets Hinche/Thomassique ou Hinche/Maïssade sont passés de 100 à 125 gourdes.

Par ailleurs, des chauffeurs de moto-taxis se plaignent de la qualité du carburant chez certains spéculateurs et spéculatrices. Bensou François dont la motocyclette est tombée en panne, dénonce ce qu’il appelle « le trafic d’un mélange d’essence et d’eau ».

Selon un agent de la police locale qui a tenu à ce que son nom ne soit pas cité dans cet article, l’essence trafiquée provient des localités frontalières.

« Certains commerçants haïtiens s’allient avec leurs homologues dominicains pour faire venir du carburant, de Pedro Santana, Elias Pinas, Las Matas de Falfan à Bocbanic ou Tilori deux localités de l’arrondissement de Cerca-la-Source », affirme t-il.

Pour lui, l’essence venant de la République Dominicaine est de bonne qualité mais une fois arrivée sur le sol national, les trafiquants y ajoutent de l’eau, ce qui ne manque pas de causer des problèmes aux véhicules, dit-il.

A Hinche, c’est la grande inquiétude. Les gens se précipitent au marché pour s’approvisionner en denrées alimentaires.

Interrogés par AlterPresse, ils disent craindre le pire, car, selon eux, le prix du carburant « détermine le coût de la vie ». [ro kft gp apr 11/04/2013 00:10]