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Haïti-Élections : Le Ctcep n’est toujours pas officiel

L’exécutif dans la panique ?

P-au-P, 08 avril 2013 [AlterPresse] --- Le président de la république, Joseph Michel Martelly, n’a toujours pas publié, ce lundi 08 avril 2013, l’arrêté nommant les 9 conseillers, désignés au collège transitoire du conseil électoral permanent (Ctcep).

Le suspense dure encore.

Marie Cluny Dumay, Néhémie Joseph, Pierre Simon Georges représentent le pouvoir législatif.

Léopold Berlanger, Carole Floréale Duclervil, Applyx Félix sont délégués par le conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj).

Emmanuel Ménard, Margareth Saint-Louis et Chantal Raymond sont choisis par l’exécutif.

Le coordonnateur de l’Organisation du peuple en lutte (Opl), Sauveur Pierre Étienne, félicite doublement Martelly.

D’une part, pour avoir appris que « l’exécutif est à deux têtes, le président et le premier ministre, en choisissant les représentants de ce pouvoir en conseil des ministres ».

D’autre part, en « affichant clairement la couleur politique duvaliériste dans ses choix » de représentants au prochain organisme électoral.

Parmi les choix de l’exécutif, il convient de mentionner celui de Margareth Saint-Louis qui a dirigé l’office national d’assurance-vieillesse (Ona), durant la période sombre et meurtrière du coup d’État (1991-1994) mené par Raoul Cedras et Michel François contre le président Jean-Bertrand Aristide.

Michel François a été l’un des grands fans de la carrière d’artiste de Joseph Michel Martelly. D’ailleurs, Martelly lui-même confiait, dans une entrevue à Radio Canada, combien le putschiste François avait adopté son nom d’artiste « Micky » comme nom de code.

« L’exécutif traine les pieds, parce qu’il est paniqué », argumente le jeune politique et avocat André Michel, représentant du groupe 77 au sein du mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod).

Cette panique serait due à l’incertitude sur l’avenir du pouvoir de Martelly.

« S’il organise de mauvaises élections, il doit partir. S’il ne les organise pas du tout, il devra démissionner. S’il organise de bonnes élections, l’opposition démocratique les raflera. Ce pouvoir est en chute libre », jubile Michel.

Le pouvoir de Martelly nage trop dans « l’impunité, le népotisme, le copinage et estt décrié dans l’opinion du peuple haïtien », analyse également le professeur Sauveur Pierre Étienne de l’organisation du peuple en lutte (Opl) qui ne fait pas partie de cette structure de l’opposition.

Le processus de formation du Ctcep était « vicié à la base », souligne l’Opl rappelant ne pas avoir été impliqué dans ce processus.

Le parti politique Opl accuse les membres des trois grands pouvoirs de l’État d’avoir violé la constitution du 29 mars 1987.

Sauveur Pierre Étienne ne veut pas parler de « participation aux élections » pour la formation politique qu’il dirige.

Pour lui, l’Opl entend « mener le combat électoral et accompagner le peuple dans la défense de sa souveraineté populaire ».

En tout cas, le Mopod - qui regroupe plus d’une trentaine de partis et d’organisations politiques - ainsi que l’Opl promettent de se battre « jusqu’au dernier soupir contre la restauration de l’ancien régime [le duvaliérisme] ». [efd kft rc apr 08/04/2013 15:20]