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Haïti-Industries : Installation d’un nouveau directeur à la tête de la Sonapi

P-au-P, 08 avril 2013 [AlterPresse] --- Le ministre du commerce et de l’industrie (Mci), Wilson Laleau, a procédé, ce lundi 8 avril 2013, à l’installation d’un nouveau directeur à la société nationale des parcs industriels (Sonapi), a observé l’agence en ligne AlterPresse.

Bernard Schettini remplace Georges Barreau Sassine, qui a été investi à ce poste le 14 août 2012 (Sassine est resté seulement 7 mois à la tête de la Sonapi).

Nommé directeur de la Sonapi par arrêté présidentiel en date du 18 mars 2013, Schettini est un homme d’affaires, ingénieur-architecte et expert sur la sécurité environnementale.

La seule préoccupation, « c’est que la Sonapi devienne une institution qui ne devrait jamais cesser d’être, une institution qui devrait être dans la promotion, dans la régulation et le développement des parcs industriels à travers le pays », signale le président du conseil d’administration de la Sonapi, l’actuel titulaire du Mci, Wilson Laleau.

Il faut vraiment une réforme en profondeur de la Sonapi, de sorte que cette institution puisse se présenter comme une véritable locomotive dans l’économie du pays, en ayant un contrôle sur tout ce qui se passe à travers le pays, souhaite Laleau.

« La situation actuelle, c’est que l’administration, qui se suffit à elle-même, n’est pas suffisamment proactive, ni de nature à aider l’État à jouer son rôle qui est celui de l’accompagnement et de la promotion du bien-être général ».

« Pour créer des emplois, nous avons besoin des entreprises. Pour avoir des entreprises, nous devrons lever des obstacles qui sont d’ordre légal. Nous avons besoin de discipline et d’ordre dans l’administration. Ce qui manque souvent. C’est une exigence, si l’on veut réussir le pari de créer de l’emploi dans cette économie, ce qui ne doit pas se faire dans le désordre, et même avec le chacun pour soi. Il faut vraiment de la cohérence dans l’administration », argue Laleau.

La direction générale de la société des parcs industriels (Sonapi) devra, entre autres, s’assurer d’une augmentation progressive de sa capacité physique d’accueil, à travers l’implantation de nouveaux parcs et l’extension de celles existantes, d’une meilleure adéquation entre l’offre et la demande d’espaces de production, à travers, notamment, une ouverture vers la petite et la moyenne entreprise, trace le nouveau directeur de la Sonapi,

Ensuite, il s’agira d’une recherche constante de partenariat public / privé pour le développement de projet porteur et inscrit dans une logique gagnant / gagnant, soutient Bernard Schettini.

La Sonapi devra aussi assurer une meilleure gestion de la performance à travers l’adoption et le suivi régulier d’indicateurs, tels la quqntité d’emplois, la masse salariale générée et la contribution au produit intérieur brut (Pib).

Dans son plan de travail, Schettini envisage d’aboutir à une amélioration progressive des normes de qualité, au niveau de l’ensemble des infrastructures d’accueil, et à un renforcement des normes de sécurité et de l’aspect environnemental.

Toutefois, « de telles dispositions ne porteront des fruits que si l’ensemble des partenaires sont pleinement convaincus de leurs opportunités et y adhèrent de manière proactive. D’où le rôle important que devront jouer tous les partenaires impliqués, de près comme de loin, dans le développement industriel du pays, afin que la Sonapi contribue à la croissance économique du pays et à la création d’emplois », souligne Schettini.

L’administration politique de mai 2011 a toujours soutenu l’implantation de zones franches comme levier de la création des emplois qu’elle a promis.

En 2013, la mise en place de nouveaux parcs industriels, annoncée notamment dans la périphérie de Carrefour, démontre que la direction prise est résolument celle des manufactures de sous-traitance, dont l’apport véritable à l’économie nationale est mis en question par beaucoup d’économistes.

Une telle politique, incluant une exploitation à outrance de la main-d’œuvre (la force de travail) à bon marché, ne fait toutefois pas l’unanimité.

Outre les mauvaises conditions de travail et surtout salariales pour les ouvrières et ouvriers , les manufactures de sous-traitance ne sont, en aucun cas, favorables au développement durable, relèvent ces économistes.

Ces usines profitent, non seulement des basses exigences salariales dans les zones où elles s’implantent, du faible contrôle des autorités, mais plus encore peuvent à tout moment se délocaliser, se signalant du coup comme des éléments flagrants de l’insécurité économique. [jep kft rc apr 08/04/2013 14 :40]