P-au-P, 09 avril 2013 [AlterPresse] --- Certaines des dernières sorties médiatiques du président Joseph Michel Martelly n’ont pas cessé de susciter du doute, voire de l’équivocité, chez des politiques, à un moment où le changement promis peine à se matérialiser, relève l’agence en ligne AlterPresse.
D’abord, c’est l’appel des personnalités - Margareth Lamur Saint-Louis, Emmanuel Ménard et Chantal Raymond, pour représenter le pouvoir exécutif au sein du collège transitoire du conseil électoral provisoire (Ctcep) - qui soulève des réflexions.
Tout en félicitant Michel Martelly du choix des représentants de l’exécutif au Ctcep, beaucoup se demandent si Martelly est en en phase d’un retour aux affinités d’une droite extrémiste, ou encore s’il est en train de refaire les images de certaines personnes qui ont servi des régimes d’oppression.
Ingénieure de formation, Margareth Lamur Saint-Louis a dirigée l’office national d’assurance vieillesse (Ona) au cours de la période du putsch militaire de 1991 à 1994.
L’Ona, dont le conseil d’administration prévu doit, entre autres, comprendre un représentant du patronat, un représentant du secteur syndical, est une institution chargée de gérer des cotisations (à titre de pensions) de salariés privés, mais dont la gestion, ces dernières années, au profit de partisans de gouvernements qui se sont succédé au pouvoir (avec l’octroi de prêts douteux à des fonctionnaires) est soupçonnée d’escroquerie au détriment des salariés du secteur privé.
Pour sa part, Chantal Raymond serait une parente d’un ancien général des forces armées d’Haïti (FAd’H) sous la dictature des Duvalier.
Emmanuel Menard a dirigé, en maintes occasions, notamment durant le régime du coup d’État militaire de 1991, la télévision nationale d’Haïti (Tnh), dont il sera d’ailleurs le directeur sortant si sa nomination au Ctcep est confirmée. Il a été d’abord, depuis l’arrivée de Martelly en mai 2011, directeur de la bibliothèque nationale d’Haïti.
Toutefois, aucun arrêté présidentiel n’a encore fixé ces choix définitivement.
Pour l’instant, Marie Clunie Dumay, Pierre Simon Georges et Néhémie Joseph sont les représentants du pouvoir législatif au sein du collège, alors que Léopold Bélanger, Marie Carol Duclervil Floréal et Applys Félix représentent le pouvoir judiciaire.
400,000 emplois, mais où ?
Le peuple continue de patauger dans sa misère, le taux de chômage n’a marqué aucune baisse.
Pourtant, Michel Martelly s’est vanté, au cours du dernier conseil gouvernemental, de la création, par son administration, de 400,000 emplois.
Dans quelles branches de l’économie ces 400 mille emplois auraient été créés entre mai 2011 et avril 2013 ?, s’interroge l’opinion publique.
Martelly a commis l’erreur de confondre les jobs, temporaires, et les emplois, censés être sur une longue durée, critiquent certains économistes.
Depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010, de nombreuses personnes sont généralement engagées dans le nettoyage des rues, surtout dans des activités semblables à du « cash for work », une méthode utilisée par des Organismes non-gouvernementaux.
Crise alimentaire aiguë dans 7 des 10 départements du pays !
La création d’emplois, la mise en œuvre du plan de relance agricole et la distribution de kits alimentaires sont essentiellement les recommandations faites par la coordination nationale pour la sécurité alimentaire (Cnsa).
Ces conseils arrivent après le constat d’une crise alimentaire touchant 1,5 million de citoyennes et citoyennes.
Le Centre, le Sud-Est, le Sud, la Grande Anse (une partie du Sud-Ouest), l’Ouest, le Nord-Est et l’Artibonite sont les 7 départements géographiques, dont certaines communes présentent ces signes de problèmes alimentaires aigus.
Ces agglomérations atteignent un niveau de 3 sur une échelle d’insécurité alimentaire allant jusqu’à 5.
Haïti stagne, sentiment d’insécurité globale
À côté de l’insécurité alimentaire, le Français Michel Forst, (ex) expert indépendant démissionnaire des Nations Unies, a déclaré avoir constaté une « régression dans le domaine de l’État de droit » en Haïti, au cours d’un entretien accordé à une radio française et repris par la station privée Radio Métropole.
Forst souligne la présence d’un sentiment d’insécurité générale.
Pour lui, cette situation de d’instabilité prévaut sur les plans politique et économique.
Un ministre expulsé du parlement
Le ministre chargé des relations entre l’exécutif et le parlement, Ralph Théano, a été contraint de laisser les locaux de la chambre législative, le jeudi 4 avril 2013, suite à une mobilisation de certains députés.
Ces parlementaires continuent de déplorer les propos, tenus par le ministre, après que des parlementaires ont sifflé et ont empêché, le deuxième lundi (14) du mois de janvier 2013, le premier ministre Laurent Salvador Lamothe de lire le bilan de son gouvernement pour l’année écoulée.
Théano avait traité les parlementaires « d’enfants monoparentaux », une expression qui ne lui est pas pardonnée.
Le premier ministre Laurent Lamothe et les autres ministres, qui étaient présents pour la circonstance, ont dû également laisser les lieux.
Une nouvelle rencontre avec les députés est prévue pour le jeudi 11 avril.
Ralph Théano promet de revenir au parlement coûte que coûte. Ce que des députés lui déconseillent.
Haïti tourisme : toujours des zones à éviter par les touristes canadiens
Bel Air (quartier de Port-au-Prince), Cité Soleil (municipalité au nord de la capitale), Carrefour (municipalité au sud de Port-au-Prince) et Martissant (périphérie sud) restent parmi les zones à éviter par les touristes canadiens en visite en Haïti, suivant des consignes publiées par le ministère des affaires étrangères du Canada à l’endroit des ressortissants canadiens, sur les conduites qu’ils doivent et peuvent adopter.
D’un autre côté, le ministère haïtien du tourisme a lancé, le mardi 2 avril 2013, dans la ville des Cayes (Sud), un programme de classification des établissements touristiques.
Les conditions de fonctionnement de ces hôtels seront vérifiées par 21 agents formés par le ministère.
Ceux, qui présenteront de meilleures conditions, recevront le label « hibiscus » sur une échelle de 1 à 5.
Les institutions, qui présenteront les meilleures conditions de fonctionnement, recevront 5 hibiscus, contre 1 hibiscus pour celles dont les états des services et le confort restent à améliorer. [srh kft rc apr 09/04/2013 1:05]