P-au-P, 21 mars 2013 [AlterPresse] --- Deux journalistes haïtiens ont été agressés par un individu travaillant pour l’institution humanitaire World Vision, le lundi 18 mars 2013 à Savanette, localité située à 160 km à l’est de Port-au-Prince.
Evens Louis, journaliste reporter d’images à l’unité Accès-Médias du Groupe Médialternatif et Lafontaine Orvild journaliste-enquêteur du partenariat médiatique Ayiti Kale Je, ont été verbalement agressés et l’un d’entre eux a même été frappé par cet individu.
L’agression s’est produite au moment où l’équipe filmait une activité de distribution de nourriture en plein air, organisée par l’institution humanitaire.
« J’ai été bousculé et frappé en plein visage par cet individu qui portait un gilet de Word Vision », indique Orvild, précisant qu’après son forfait l’agresseur a pris place à bord d’un vehicule de l’organisation humanitaire.
L’individu a également essayé de confisquer et d’endommager les équipements des journalistes, dépêchés sur le terrain dans le cadre d’une investigation journalistique qui implique également l’agence en ligne AlterPresse.
« C’est terrible de constater que la liberté de la presse a du plomb dans l’aile », opine le collaborateur de Ayiti Kale Je.
Témoin de l’incident, l’enseignante Mimose Sanon déclare à AlterPresse qu’elle a observé la scène, lorsque l’individu a bousculé les journalistes et frappé l’un d’entre eux avant de leur intimer l’ordre de « cesser le tournage sous prétexte que l’institution pour laquelle il travaille l’interdit ».
L’opération de distribution de nourriture se déroulait dans un espace ouvert, situé au bord d’une rivière.
Des témoins rapportent que le pire aurait pu se produire sans l’intervention de personnes présentes pour essayer de calmer la situation.
Le Groupe Médialternatif condamne, avec la dernière rigueur, cet acte, qui constitue une entrave à la liberté d’informer, et entreprendra les démarches nécessaires pour interpeller les responsables de World Vision au niveau national et international sur ce comportement inacceptable.
Les responsables de World Vision doivent savoir que les activités d’une organisation, quelle qu’elle soit, et qui concernent la population dans un espace géographique donné, ne sauraient, en aucun cas, être considérées comme des opérations privées. [mm gp apr 21/03/2013 11:50]