P-au-P, 20 mars 2013 [AlterPresse] --- Suite au choix des représentants du pouvoir législatif au Collège transitoire du conseil électoral permanent (Ctcep), le bloc des Parlementaires pour la stabilité et le progrès (Psp) et le président de la république, Michel Joseph Martelly, sont apparemment dos-à-dos.
Et c’est une figure bien placée qui le confirme à AlterPresse : le vice-président de l’assemblée nationale, le député Tholbert Alexis, lui-même ancien président du Psp.
« Les relations sont très mauvaises. Les députés n’entendent prendre aucune dictée d’un autre pouvoir », confie le parlementaire.
Après avoir évoqué d’éventuelles menaces sur sa personne par des proches du pouvoir, son bureau politique a remis la vie du député entre les mains de l’administration de Martelly.
Le député Accluche Louis-Jeune (Organisation du Peuple en Lutte / opposition) a appelé le pays à soutenir son collègue Alexis contre les « agressions » des proches du pouvoir.
Clashes, grogne à la chambre des députés et au palais national imprègnent désormais les relations des deux parties.
Dans ce dossier, le porte-parole du bloc présidentiel à la chambre des députés, Abel Descollines, ne veut pas exagérer. Pour lui, ce sont « des relations institutionnelles mais avec un certain malaise au niveau de Psp bien entendu. (…) Ce n’est pas un drame en soi ».
Le député tente de trouver une explication dans un possible « manque de communication ou de compréhension sur des sujets d’actualité notamment la mise en place du conseil électoral ».
L’objet de la discorde
Le pouvoir législatif a désigné Pierre Simon Georges, Marie Clunie Dumay Miracles et Néhémy Joseph pour le représenter au Ctcep. La correspondance officielle est arrivée au palais national le 18 mars 2013 co-signée du vice-président du Sénat, Andris Riché, et du président de la chambre des députés, Tholbert Alexis.
La cheffe de cabinet du président de la république, Anne Valerie Milfort avait écrit au sénateur Riché pour lui de mander de transmettre au palais national le mandat qu’il a reçu pour signer à la place du président Dieuseul Simon Desras.
Cette lettre a alimenté une polémique temporaire entre les pouvoirs législatif et exécutif.
« C’est une histoire close. Le sénateur Desras a précisé de quoi il s’agit. C’est le président qu’on attend pour pouvoir faire le suivi », selon le député Alexis qui a pris ses distances avec le président Martelly.
Distances que le parlementaire a manifestées en remettant au palais national, le 19 mars 2013, le véhicule blindé qui était à sa disposition car « il y a des choses dont [il] n’est pas content ».
Et parmi ces objets de mécontentement de l’ancien député allié du chef de l’Etat, la volonté de l’exécutif de faire de la chambre des députés « une marionnette ».
« Il semblerait que le président ne soit pas content du choix [des représentants] du parlement [au Ctcep] que j’ai signé », soupçonne Tholbert Alexis.
Alors que dans un communiqué, la présidence dit féliciter « les parlementaires pour ce pas important qu’ils viennent de franchir », le conseiller politique du chef de l’Etat, Joseph Lambert assimile la présence de Néhemy Joseph, ancien membre du Cspj, à de la « provocation ».
Pour le député Levaillant Louis-Jeune, cette déclaration est symptomatique de « la panique au palais national par rapport à la réponse de la chambre des députés ».
L’ancien président de la chambre des députés met le pouvoir de Michel Martelly en garde contre toute velléité de s’accaparer des prochaines joutes électorales. Aussi, brandit-il la menace de la « mobilisation populaire » pour le départ de Martelly de la présidence. [efd gp apr 20/03/2013 12 :40]