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Haïti-Politique /Reconstruction : Vers l’instauration d’une " cité administrative’’ à Port-au-Prince

P-au-P, 13 mars 2013 [AlterPresse] --- 30 hectares de la capitale haïtienne seront bientôt un vaste chantier de démolition puis de construction de ce que les autorités actuelles ont baptisé « la cité administrative », informent le principal dirigeant de la direction générale des impôts (Dgi), Jean Baptiste Clark Neptune, et le responsable de l’unité de construction de logements et de bâtiments publics (Uclbp), Michel Présumé, lors d’une conférence de presse le 12 mars.

Les édifices, situés dans le périmètre situé au nord-est de la capitale (entre la rue pavée, rue Oswald Durand, place de la patrie à la rue Monseigneur Guilloux et Boulevard Harry Truman) seront remplacés par les nouveaux locaux du principal siège de l’administration publique.

Cette fameuse cité doit abriter, entre autres, le ministère de l’économie et des finances (Mef), la Dgi, l’administration générale des douanes (Agd), le ministère de la planification et de la coopération externe (Mpce), le ministère de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement rural (Marndr), le ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict), le ministère de la défense, le palais de justice, la direction générale de la police nationale d’Haïti (Pnh), le parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince et le ministère de la culture.

Aucun délai n’est annoncé pour la mise en œuvre du nouveau chantier des bâtiments publics. Le gouvernement dit vouloir régler la question des titres de propriété des bâtiments à démolir.

A ce sujet, un processus de vérification (évaluation de la valeur des bâtiments et coût d’indemnisation des propriétaires) est commencé, indique Présumé.

« L’État ne peut pas dédommager une personne qui n’a pas la qualité de propriétaire », précise Clark Neptune.

Les personnes, n’ayant pas de titres de propriété en leur possession, devront, au moins, avoir les reçus de la direction générale des impôts, prouvant qu’elles ont payé l’impôt locatif.

Environ six cents (600) titres sont déjà soumis à l’État pour étude, selon les chiffres avancés.

AlterPresse a déjà constaté des maisons marquées en rouge par la direction générale des impôts (Dgi) dans le périmètre concerné.

Cette démarche prend sa source dans un arrêté présidentiel, datant du 25 mai 2012, lequel délimite également les 30 hectares considérés pour le nouveau chantier des bâtiments de l’administration publique.

Des propriétaires concernés ont déjà laissé leurs maisons, affirme Présumé, soulignant que le délai légal et normal - pour déposer les pièces après la publication de l’arrêté (du 25 mai 2012) - était de 30 jours pour les personnes (qui vivent à Port-au-Prince) et de 60 jours (pour celles qui sont à l’étranger).

Des budgets de 20 à 30 millions, 128 millions et 7,5 millions de dollars américains (US $ 1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui) sont, respectivement, disponibles pour l’indemnisation des propriétaires concernés, le début des travaux de construction de la cité et pour la réalisation des études nécessaires.

Ces sommes sont tirées du trésor public et du fonds Petrocaribe, d’après le gouvernement.

Alors que le gouvernement avance résolument dans la transformation d’une partie du centre-ville de la capitale, un ancien ministre de la culture, Olsen Jean Julien, avait lancé une mise en garde.

Pour lui, les arrêtés de Martelly sur le périmètre identifié - qui se distingue par plusieurs édifices ayant valeur de patrimoine, sont une menace.

Port-au-Prince représente un « élément-clé de notre identité collective, un témoin privilégié de notre parcours historique » qu’on ne saurait transformer sans une prise en compte du volet patrimoine, insiste
l’ancien ministre. [srh kft rc apr 13/03/2012 11:50]