P-au-P., 31 mai. 04 [AlterPresse] --- Les secours continuent d’arriver dans les régions touchées par les récentes inondations en Haïti, qui ont fait, selon un bilan encore provisoire établi à partir de plusieurs sources, environ 1700 morts.
Les autorités locales et organismes internationaux ont poursuivi leurs opérations durant le week-end écoulé, dans des conditions météorologiques moins défavorables que la semaine écoulée.
Selon des informations obtenues auprès de la Force Multinationale Intérimaire en
Haïti, plus de 180 mille livres de repas et matériels ont été transférées par hélicoptère dans les principales localités touchées, dont Fond Verettes (Ouest) et Mapou (Sud-est).
La Force Multinationale Intérimaire a profité de la situation climatique favorable du week-end pour augmenter ses rotations par hélicoptère. Il assure que son plan est de continuer avec cette opération dans les régions l’Ouest et le Sud-est, où la situation demeure encore grave.
Pour sa part, la Délégation du Sud-est effectue des opérations d’acheminement de l’aide
alimentaire par voie maritime dans plusieurs localités touchées, mais ne parvient pas encore à toucher Mapou, qui suscite la plus grande préoccupation.
La Déléguée Départementale de l’Exécutif dans le Sud-est, Margareth Martin, a informé la presse des dispositions des autorités pour acheminer une cargaison d’aide alimentaire par bateau ce 31 mai à Mapou.
Pour le moment, la localité qui a déjà recu l’aide de la Délégation est Anse-à -Pitre. Les produits reçus en solidarité de divers secteurs par la délégation (eau, sucre, riz, vêtements, etc) ont été transférés à l’église catholique d’Anse-à -Pitre, qui se charge de la distribuer, a précisé Martin. Les familles sinistrées ont reçu des cartes leur permettant de retirer le kit d’aide prévu.
Toutefois, la pénurie de nourriture est loin d’être résolue à Anse-à -Pitre. Les aliments disponibles sont prévus pour 450 familles d’Anse-à -Pitre, tandis que le nombre total des familles sinistrées dans cette zone se monte à 4.000.
D’autre part, les Nations Unies ont exprimé des préoccupations pour des risques d’épidémie dans le Sud-est, en raison de multiples cadavres enfouis sous la boue, particulièrement à Mapou qui a été transformé « un grand lac ».
Le Comité International de la Croix Rouge (CICR) continue de récupérer des cadavres humains ainsi que ceux des animaux tués dans la région de Mapou, selon des informations obtenues par AlterPresse.
La Déléguée Départementale du Sud-est a fait savoir qu’une odeur nauséabonde se dégageait de la zone de Mapou, à cause de nombreux corps en décomposition.
Ce 30 mai, le CICR a exprimé des inquiétudes particulièrement pour 3 localités de la région de Mapou. « Barois, Nan Galèt et Boulou sont 3 localités qui nous préoccupent », a déclaré à AlterPresse Bernard Barrett, Responsable de communication du CICR.
A Bariois, le CICR a observé des tas de pierres sans savoir ce qu’ils dissimulent. Dans cette localité, le CICR a établi que 65 personnes ont été enterrées et 35 autres sont portées disparues.
AlterPresse a confirmé auprès de l’ambassade du Japon à Port-au-Prince que 100.000 dollars d’aide en matériel sont attendus ce 31 mai à Port-au-Prince.
Au niveau national, des secteurs économiques et sociaux continuent de manifester leur
solidarité avec les victimes des inondations. Les annonces de collecte de fonds et d’autres objets qui peuvent être utiles aux sinistrés sont maintenues dans les stations de radio. Ces initiatives impliquent surtout des institutions bancaires des partis politiques et des églises. [gp apr 31/05/2004 15:00]