P-au-P, 8 mars 2013 [AlterPresse] --- La connaissance des méthodes de contraception et de leurs bienfaits ne suffit pas pour permettre aux femmes haïtiennes de jouir de leurs droits sexuels et reproductifs, à cause du déficit enregistré dans le respect de leurs droits économiques, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
« Entre la connaissance des méthodes de contraception et l’application de celles-ci, il existe un très grand écart. Car, la décision (de les expérimenter) est influencée par le quotidien socio-économique (des femmes) », explique, à AlterPresse, le docteur Vladimir Larsen, président de la société haïtienne d’obstétrique et de gynécologie (Shog), lors d’un entretien téléphonique.
Une déclaration, qui rejoint essentiellement les informations d’un document du Fonds des nations unies pour la population (Unfpa) sur l’évolution de la fécondité et de la planification familiale dans le pays.
« Malgré le degré de connaissances, très élevé, de la contraception moderne (99%), la pratique demeure relativement faible chez les femmes en union : 31.3% en 2012 ».
Ce document de l’Unfpa reprend les résultats des Enquêtes mortalité, morbidité et utilisation des Services (Emmus – IV et V), réalisée par le ministère haïtien de la santé publique et de la population (Mspp).
Les femmes ont du mal à réclamer leurs droits et « font semblant de ne pas comprendre qu’elles ont ces droits, juste pour se soumettre à la volonté de leurs partenaires, ayant généralement le monopole économique », poursuit Dr. Larsen.
Un autre problème, c’est qu’il faut payer, dans les cliniques privées, pour avoir accès aux contraceptifs, et « le prix varie en fonction du coup du matériel et de la force de travail du médecin ».
Dans les dispensaires publics, l’accès à ces services est gratuit, mais plutôt lent.
La rareté des intrants et l’inadéquation des matériels et des équipements sont d’autres problèmes.
Un autre facteur intervient également quand il s’agit, pour les femmes haïtiennes, de décider de la planification de leur vie sexuelle et reproductive : c’est l’accès à l’éducation.
« Autant que les femmes sont éduquées, autant qu’elles planifient leur vie familiale », souligne le principal dirigeant de la Shog.
Toutefois, on enregistre une augmentation de l’utilisation des contraceptifs par les Haïtiennes. De 13% en 1993, le taux d’utilisation est passé à 31.3 % en 2012, selon l’Unfpa.
D’autres sources évoquent un taux d’utilisation atteignant les 35 %.
Les méthodes de contraception et les risques pour les femmes
Elles sont : naturelle, hormonale, de barrière, le stérilet et la stérilisation.
Les méthodes naturelles ne font pas appel à l’usage de produit. Celles-ci sont moins fiables et exposent les femmes à avoir des grossesses non désirées, d’après la Shog,.
On peut en citer le contrôle des dates d’ovulation ou retrait avant éjaculation.
Quand aux applications hormonales, elles sont déconseillées aux femmes souffrant de problèmes au niveau du cœur ou souffrant de diabète, sous peine d’entraîner une embolie ou d’autres complications sanitaires.
Ces applications hormonales peuvent provoquer des saignements, en dehors de la période des règles, voire encore des changements d’humeur.
Les pratiques nommées "barrière", telles le condom ou préservatif, permettent d’éviter les contacts directs. Elles ne présentent pas de dangers évidents.
Le stérilet - consistant à placer un dispositif ou corps étranger dans l’utérus de la femme - est passible de provoquer une crampe au niveau de l’abdomen.
La stérilisation ou la ligature des trompes sert surtout à éviter la rencontre des spermatozoïdes et des ovules. Cette approche est considérée comme un choix, sans effet néfaste sur les femmes.
Néanmoins, les choix contraceptifs les plus efficaces aident les femmes à rester en pleine forme, en bonne santé, selon les affirmations du président de société haïtienne d’obstétrique et de gynécologie (Shog). [srh kft rc apr 8/3/2013 9:20]