Par Joseph Harold Pierre *
Soumis à AlterPresse le 28 février 2013
Chiffrés à 20 500, les étudiants haïtiens (Universités et écoles professionnelles) représentent presque les trois quarts (73.5%) du total des étudiants étrangers en République Dominicaine et sont, en fonction de leur filière d’études, repartis comme suit : près de la moitié (49%) est en Médecine et en Sciences Infirmières, 22% en Génie (civil, informatique, industriel, etc.), 15% en sciences administratives et tourisme et le 14% restant éparpillé dans d’autres carrières.
Les étudiants sont pour la plupart à l’université Technologique de Santiago (UTESA) et à l’Université Pontificale Mère et Maitresse (PUCMM, acronyme espagnol) qui en reçoivent au total 50%, 32% pour la première et 18.5% pour la seconde.
Leurs dépenses annuelles s’élèvent a plus de USD 220 millions dont seulement 30% sont alloues aux affaires académiques. Cette somme représente 14% des 1.6 milliards de dollars d’envois de fonds officiels de la diaspora enregistres par la BRH. On sait très bien que ce montant ne représente même pas la moitié des transferts des émigrants haïtiens. Diverses études l’ont déjà prouvé.
Ces données peuvent faire l’objet de bien des débats relatifs à la direction que prend la barque nationale, à notre avenir en tant que peuple. Mais, les pertes que nous a causées le cholera, les cœurs qu’il a endoloris, les rêves et les espérances qu’il a torpillés, m’ont amené a attirer votre attention sur l’apport que pourraient donner les jeunes médecins haïtiens à la lutte contre le choléra et pas mal d’autres maladies. Je vous rappelle que suivant la Banque Mondiale, il n’y aurait que 2500 médecins pour toute la population haïtienne.
Le choléra, dans l’espace de 3 ans, a emporté plus de 7000 de nos compatriotes et a infecté plus de 500 mille (5%) de la population.
En dépit de ce tableau si sombre et ces données alarmantes, nos nombreux gradués en médecine en République Dominicaine peinent à entrer dans le système haïtien pour se mettre au service du pays. S’ils n’ont pas un contact bien placé, toutes les portes leur seront formées, pour brillants qu’ils soient. Ceci est aussi vrai pour ceux qui ont étudié en Haïti que ceux qui sont revenus de Cuba. Et maintenant vient la question : "Ou allons-nous dans ce pays ?"
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* Économiste