P-au-P., 21 févr. 2013 [AlterPresse] --- L’ONU a fait savoir jeudi que la demande d’indemnisation présentée contre elle, en novembre 2011, au nom des victimes de l’épidémie de choléra en Haïti, n’était pas recevable.
Dans une déclaration lue par le porte-parole du Secrétaire général Ban Ki-moon, il est indiqué que « l’Organisation a fait savoir aux représentants des plaignants que cette demande n’était pas recevable au titre de la section 29 de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies ».
L’ONU indique que Ban a téléphoné au président d’Haïti, Michel Martelly, pour l’informer de cette décision.
Le ministère de la santé publique d’Haiti chiffre à 630,000 le nombre de personnes infectées, dont 350,000 ont été hospitalisées et 7,824 sont décédées depuis l’apparition de la maladie en octobre 2010. (chiffres de janvier dernier)
Plus de 5 mille victimes du choléra en Haïti ont déposé une réclamation de plusieurs centaines de millions de dollars auprès des responsables des Nations Unies.
Le choléra est apparu pour la première fois dans le pays dans une base de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH) dans le Plateau Central (Est).
Plusieurs études ont confirmé que la force onusienne est à l’origine du déclenchement de la maladie, mais les Nations Unies ont toujours nié toute implication dans la propagation de l’épidémie.
Des secteurs sociaux et politiques haïtiens ainsi que des organismes internationaux n’ont jamais cessé de demander à l’Onu de dédommager les victimes.
Ban Ki-moon réaffirme qu’il est « extrêmement sensible » aux « terribles souffrances » causées par l’épidémie et demande à tous les partenaires présents dans le pays, ainsi qu’à la communauté internationale, « d’œuvrer ensemble afin que les conditions de santé s’améliorent pour le peuple haïtien, et qu’un avenir meilleur s’ouvre à lui ».
Si la prise en charge des victimes a été assurée en grande partie par des organisations humanitaires depuis le début de la crise, le manque de fonds a poussé plusieurs acteurs à se retirer. Des flambées de cholera continuent ainsi de surgir, notamment dans les zones qui n’ont pas de couverture sanitaire et où l’accès à l’eau se révèle critique. [gp apr 21/02/2013 19 :00]