Correspondance Pénia Bonicet
Anse-à-Pitres, 22 févr. 2013 [AlterPresse] --- Des cambistes, des marchands et des chauffeurs de taxi-moto de Anse-à-Pitres entendent poursuivre la grève, entamée depuis le jeudi 14 février 2013, pour protester contre les nouvelles mesures de l’immigration dominicaine, apprend AlterPresse.
Pour quitter Anse-à-Pitres et se rendre (en face) à Pedernales, les autorités dominicaines exigent un passeport et le paiement de 2,500.00 pesos (1 peso dominicain = G 1.15 aujourd’hui) d’amende, si ce document a été fait en Republique Dominicaine.
Pour les commerçants haïtiens, une telle mesure représente un véritable casse-tête.
Mécontents, plusieurs ont bloqué la frontière depuis le 14 février.
Jusqu’à jeudi 21 février 2013, il était encore impossible de traverser le pont reliant Anse-à-Pitres et Pedernales.
Les protestataires sont, de plus, particulièrement remontés contre les autorités voisines qui interdisent les produits haïtiens au marché binational.
« Nous réclamons l’accès de tous les produits haïtiens, comme la banane, le riz, les boissons, au marché frontalier Pedernales », affirme Manicia Lafortune, porte-parole de l’association des marchandes d’Anse-à-Pitres.
« Ce n’est pas un marché dominicain, c’est plutôt un marché binational. Les produits des deux peuples devraient y avoir accès, pas seulement ceux des Dominicains », dénonce Lafortune.
Elle déplore également le fait que les marchandes haïtiennes soient autorisées à vendre seulement des vêtements usagés, tandis que le pays ne les fabrique pas.
« Si nous n’avons pas accès pour vendre tout ce que nous produisons, au marché binational, la grève ne va pas être levée », avertit la porte-parole.
Cette grève, qui se prolonge, risque d’avoir des conséquences importantes sur la vie économique d’une partie de la région. Toutes les activités commerciales sont bloquées au niveau de la frontière Anse-à-Pitres / Pedernales.
Les marchandes et marchands dominicains sont très affectés par cette situation. Celles et ceux, qui sont venus au marché binational, ces derniers jours, sont repartis, sans avoir pu écouler leurs marchandises.
Ils annoncent une grève, de leur côté, pour ce vendredi 22 février 2013, si les autorités dominicaines ne révisent pas la qualité de traitement qu’elles réservent aux Haïtiennes et Haïtiens.
Les autorités des deux pays n’ont affiché aucune volonté d’ouvrir un dialogue dans les prochains jours.
Jusqu’à présent, le gouvernement haïtien n’a présenté aucune disposition institutionnelle. [pb kft gp apr 22/02/2013 0:55]
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