Correspondance – Roland Laguerre
Petit-Goave, 12 févr. 2013 [AlterPresse] --- La mobilisation est au maximum à Petit-Goave (Ouest) pour le quatrième et dernier jour gras dans le cadre du Carnaval « Douce Marcos » du nom d’une sucrerie locale très appréciée.
Dès le samedi 9 février 2013, 3:00 pm (heure locale = 20:00 gmt), tout s’est arrêté dans la commune, où l’attention est fixée sur le carnaval local, l’une des plus grandes réjouissances populaires de la zone.
Déguisements, chorégraphies, couleurs et rythmes constituent la trame de ces journées, au cours desquelles les carnavaliers et carnavalières s’amusent, se défoulent jusqu’à l’enivrement.
Procession multicolore, partie de la Place des Abeilles au centre de la ville, le défilé est composé d’une dizaine de troupes de danse, portant, pour la plupart, des chapeaux de paille décorés et des costumes aux couleurs extravagantes.
Derrière cette procession hallucinante, on admire un cortège de 7 chars allégoriques, sur lesquels les acquis touristiques, culturels et historiques de la ville petit-goâvienne sont symboliquement mis en valeur.
Le plus grand char, le plus somptueux, met en exergue le thème retenu pour cet évènement culturel « 350 kout chapo pou Tigwav » (350 coups de chapeau pour Petit-Goâve).
Ce char représente « le Négrier » (souvenir amer du bateau ayant assuré le trafic des Noirs esclaves d’Afrique) et le fil de l’existence de cette ville, fondée durant la période coloniale française (en l’année 1663).
L’Empereur Faustin 1 er, personnage historique originaire de Petit-Goâve, est mis en relief sur un char, tandis qu’un autre rehausse l’image du produit local « Douce Marcos ».
Venus de partout, des milliers de festivaliers, visiteurs et petits-goâviens, prennent place sur tout le parcours (de l’Avenue la Hatte à la rue Républicaine, à proximité des ruines de la cathédrale Notre Dame de Petit-Goâve), pour vivre l’événement culturel.
« Je ne sais pas comment ça se passe ailleurs, mais, ici, [le carnaval] c’est un véritable délice », lance une visiteuse enthousiasmée.
« C’est ma première visite dans cette ville, et je remercie mon copain, c’est grâce à son invitation », ajoute-t-elle.
Certains groupes de référence, exclus du carnaval officiel du Cap-Haïtien (Nord), ont offert leur performance au public de Petit-Goâve, comme « Koudjay » de Kessy, Gabel, Fasil et Mikaben.
Le comité organisateur du carnaval admet cependant que, comme ailleurs, il y a eu des problèmes d’organisation, dus en partie au manque de planification et de moyens financiers.
Aucun incident majeur n’est a signaler. Un important dispositif sécuritaire est mis en place par les autorités policières. [rl gp apr 12/02/2013 12:00]