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Haïti-Duvalier : Signature d’un essai-plaidoyer pour juger l’ex-dictateur

P-au-P, 7 févr. 2013 [AlterPresse] --- L’avocat Jaccéus Joseph signe son ouvrage « Le procès de Duvalier pour crimes contre l’humanité » ce 7 février 2013 à l’annexe du rectorat de l’Université d’Etat d’Haïti, à Pacot (Port-au-Prince).

Il s’agit pour l’avocat d’apporter sa quote-part dans le « combat » que mènent les victimes de la dictature des Duvalier qui ont fait appel contre une première décision de la justice haïtienne innocentant l’ancien "président à vie" par rapport aux accusations de crimes contre l’humanité.

Dans ce texte, Joseph répond aux avocats de la défense de Duvalier arguant qu’il n’y a pas de provisions légales dans le droit interne haïtien pour juger Duvalier.

« Nous avons démontré que la commission de ces crimes dits internationaux implique l’obligation de l’État haïtien de juger Duvalier, l’universalité de la procédure, l’internationalisation de sa poursuite, l’interdiction d’amnisties, sa responsabilité pénale individuelle, l’inaliénabilité et imprescriptibilité du recours. Ce procès est ainsi placé au cœur du droit pénal coutumier international lié au Jus Cogens. », lit-on sur la quatrième de couverture du livre de Joseph.

Pour l’avocat-écrivain, ne pas juger Duvalier ne révèle pas d’un manque de provisions légales mais d’un « prétexte politique à un moment où le duvaliérisme a repris du service ». Et il ne se doute pas que « le contexte en est favorable ».

Aussi « inquiet » que les victimes, il dénonce une « tentative de banaliser les crimes du dictateur ».

Joseph lance un appel aux juges en vue de prévenir « tout jugement scélérat [car] blanchir Duvalier est une déclaration de faillite du système judiciaire haïtien par les juges eux-mêmes ».

Outre la signature de ce livre, plusieurs activités sont prévues ce 7 février 2013 à Port-au-Prince, à l’occasion du 27ème anniversaire de la chute du régime dictatorial.

La Fondation Connaissance et Liberté (Fokal) organise une exposition multimédia, une exposition de panneaux rappelant la chronologie des évènements ayant conduit au 7 février 1986, et une causerie.

Le film du cinéaste haïtien, Arnold Antonin, « Gérard Gourgue, l’homme par qui le cours de l’histoire aurait pu changer » sera également diffusé à 7 heures du soir (1:00 gmt le 8 février) sur dix stations de télévision membres de l’Association nationale des médias haïtiens (Anmh). [efd kft gp apr 7/02/2013 10 :50]