Communiqué de la commission des droits humains du parti Organisation du Peuple en Lutte (Opl)
Document soumis à AlterPresse le 6 février 2013
La commission des droits humains de l’Organisation du Peuple en Lutte (Opl), en cette date fatidique du 7 février qui marque la fuite du dictateur Jean Claude Duvalier, pour échapper à la vindicte populaire et se soustraire à la justice, avec la protection de l’armée haïtienne et la complicité des dirigeants des pays créanciers du régime héréditaire (1957-1986), salue la mémoire de tous les martyrs de ce régime sanguinaire et criminel. Et, du coup, salue le courage de tous ceux et de toutes celles qui continuent d’œuvrer en payant de leur personne pour l’avènement d’un État de droit.
La commission accomplit son devoir de mémoire en rappelant à tous et à toutes que le discours idéologique des duvaliéristes, pendant les 29 ans de dictature, pour confondre et tromper le peuple, a été présenté comme l’application d’une doctrine révolutionnaire, masquant une politique OBSCURANTISTE ET REACTIONNAIRE.
Il importe donc aujourd’hui que les Citoyens et Citoyennes soient très vigilants face à certaines propagandes, colportées par le gouvernement en place, lequel porte le sceau des Duvalier.
La commission des droits humains de l’Opl rappelle que l’IMPUNITE constitue un handicap majeur à la construction d’un État de droit.
Qui pis est, l’Opl constate que ce concept est galvaudé par le gouvernement Martelly-Lamothe qui ne manifeste aucun désir à combattre l’impunité en Haïti, lorsqu’on considère la décision qui avait été prise, le 27 janvier 2012 par le juge d’instruction Carvès Jean, en charge du dossier du dictateur Jean-Claude Duvalier, lequel a rendu l’ordonnance de la honte, établissant qu’il n’y a pas lieu de poursuivre l’inculpé pour crimes contre l’humanité et les violations des droits humains.
La commission des droits humains de l’Opl soutient, sans réserve, le recours en appel, déposé par les plaignants contre le dictateur, et réclame justice pour les milliers de personnes de toutes conditions que le régime, qu’il présidait férocement, a emprisonnées, torturées, violées, exécutées, fait disparaitre, déportées, exilées.
En ce 7 février 2013, qui marque également vingt sept (27) années de sortie de dictature et de lutte du peuple haïtien pour la justice et la démocratie, l’Opl exhorte l’État haïtien à reconnaitre ses obligations en matières : de respect des Droits des humains ; de punition de crimes contre l’humanité ; de sanctionnement de la corruption, et convie les citoyens et citoyennes à soutenir la ténacité des organisations de droits humains qui se battent, sans relâche, au nom des victimes et de leurs parents, pour que justice soit rendue.
Port-au-Prince, le 6 février 2013
Katia BONTÉ
Présidente