Par Jean Élie Paul
P-au-P, 07 févr. 2013 [AlterPresse] --- L’institut de technologie et d’animation communautaire (Iteca) a procédé, le mardi 5 février 2013, à la remise de 58 clés de maisons (parasismiques et anticycloniques) et titres de propriété aux bénéficiaires d’un projet de construction de 400 maisons permanentes à Ti BouKan (dans la commune de Gressier, à une vingtaine de km au sud de la capitale), a observé l’agence en ligne AlterPresse.
L’opération est conduite de concert avec l’organisation Développement et Paix (Dp) et l’Agence canadienne de développement international (Acdi).
« Les bénéficiaires ont été triés à partir d’une enquête effectuée sur 3,500 familles de la zone, éprouvées durant le passage du tremblement de terre du 12 janvier 2010, avant d’aboutir aux 1,700 familles les plus vulnérables », informe le directeur de l’Iteca, Chenet Jean-Baptiste.
Construites en moins de quinze (15) jours, suivant des normes parasismiques et anticycloniques, les maisons sont réalisées grâce à l’appropriation, en Haïti, de la technologie Habitech Building system, développée par la faculté de génie civil de l’Institut de technologie d’Asie, (sigle anglais Ait).
« Une séparation stratégique de la commune a été effectuée, en fonction de zones montagneuses et difficiles d’accès, ainsi que de zones basses », explique Jean-Baptiste.
Ce choix n’a pas été facile, d’après la présidente de la fondation Connaissance et liberté (Fokal), Michèle Duvivier Pierre-Louis (ex-première ministre d’Haïti, septembre 2008 - octobre 2009).
Elle voulait insister sur les déboires essuyés par l’Iteca qui a dû négocier, discuter, parler, pour impliquer toute la communauté dans ledit projet de construction de maisons parasismiques et anticycloniques.
Une usine a été installée à Ti Boukan (environ 2.7 km de la route nationale numéro 2) pour fabriquer, sur place, à partir de matériaux locaux, les différentes composantes des maisons, dont les blocs, les tuiles, les portes, les fenêtres et les charpentes métalliques.
D’une dimension de 41 mètres carrés, composée deux chambres, d’une salle à manger et d’une galerie, chacune de ces maisons coûte (dans le projet) la somme de 8,500.00 dollars américains (US $1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui).
Ainsi, le budget total du projet, pour les 1,700 maisons, est-il d’environ 6,5 millions de dollars américains.
Le projet de Ti Boukan a eu également des retombées économiques, en ayant contribué à générer près de six cent(600) emplois directs, incluant le recrutement d’ouvriers spécialisés sur les différents sites de construction, affirment les responsables du projet.
Construites à proximité des anciennes maisonnettes, faites de tôles et de quelques morceaux de bois, les nouvelles constructions plongent la population de cette commune dans une parfaite quiétude d’esprit dans leurs demeures, se félicitent-ils.
Le gouvernement du Canada a respecté tous les engagements dans le cadre de ce projet, qui sera bénéfique pour plus de 400 familles, souligne l’ambassadeur canadien accrédité en Haïti, Henri Paul Normandin,
tout en saluant la réussite du projet en cours de construction de maisons parasismiques et anticycloniques.
« Les résultats concrets de ce travail proviennent de la participation et de l’engagement de toutes les citoyennes et de tous les citoyens de la zone. Ce projet montre également que nous pourrions obtenir beaucoup de résultats importants lorsque nous appliquons la solidarité », ajoute l’ambassadeur Normandin.
Ti Boukan est un village situé à 20 kilomètres de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, dans une zone montagneuse, où l’accès à l’eau potable et à des infrastructures de bases se révèle l’une des plus grandes difficultés de cette communauté de 12 mille habitantes et habitants.
La commune de Gressier a été durement éprouvée lors du séisme dévastateur du 12 janvier 2010, à cause de sa proximité avec l’épicentre localisé à Léogane. [jep kft rc apr 07/02/2013 0:25]