Español English French Kwéyol

Haïti : L’Ig-Pnh ouvre une enquête sur l’éventuelle implication policière dans la violence contre la presse à Grand Goâve

Correspondance Roland Laguerre

Grand Goave, 31 janv. 2013 [AlterPresse] --- Le responsable de la commission d’étude, d’analyse, de statistique et d’informatique au niveau de l’inspection générale de la police nationale d’Haïti (IgPnh), l’inspecteur Frantz Thermilus, s’est rendu tôt, le lundi 28 janvier 2013, dans la commune de Grand-Goâve (Ouest).

Le but : compiler des informations sur des violences policières qui auraient été perpétrées contre Johny Timo, un membre de la presse locale (à radio Saka), et cerner les circonstances de son interpellation dans la nuit du lundi 21 janvier courant.

Dès son arrivée dans cette ville côtière, située à 52 km au sud de Port-au-Prince, la capitale haïtienne, l’inspecteur Thermilus s’est dirigé à la radio Saka où il a été reçu par James Stevens, un journaliste de cette station qui, dans un entretien de 45 minutes, lui a retracé tout le fil des évènements de cette soirée émaillée de violences.

Dans son récit, Stevens affirme que son collègue Timo, qui rentrait chez lui, aux environs de 9:00 PM (heure locale = 2:00 am gmt le mardi 22 janvier 2013), a effectivement été tabassé par une patrouille policière qui menait une opération de fouille sur la route nationale numéro deux (2), ce en dépit du fait qu’il s’est identifié comme journaliste, a-t-il précisé.

Le policier enquêteur s’est ensuite dirigé au local du sous commissariat de police, encore logé dans des abris provisoires, afin d’auditionner des agents de la Pnh, accusés dans cette affaire opposant la police et la presse locale.

Dans ses échanges avec l’investigateur de l’IgPnh, l’inspecteur divisionnaire du commissariat de Grand-Goâve, Rosemond Aristide, confirme que la police avait interpellé Johny Timo qui, selon lui, ne serait qu’un chauffeur de taxi moto et pas un journaliste.

D’un revers de main, il a rejeté toute implication policière dans des actes de violences ou d’agressions physiques sur la personne d’un travailleur de presse.

L’inspecteur Frantz Thermilus, qui se garde de tout commentaire, assure que l’inspection générale de la police nationale d’Haïti ne tardera pas à faire le point.

Par ailleurs, dans la même journée du lundi 28 janvier, des dizaines de personnes ont rejoint les dirigeants de la radio Saka, dans une marche pacifique, dont l’objectif était, selon Frantz Pascal, l’administrateur du média, de dénoncer les brutalités policières sur la population.

Ce dernier a souligné les « tortures » infligées à Johny Timo.

Depuis quelques mois, un climat d’insécurité a commencé à se développer dans la commune de Grand-Goâve, où également des agitations perturbent, très souvent, le fonctionnement des activités journalières de la population.

Durant ces trois derniers mois, des violences - perpétrées par des civils armés réclamant la démission du président du conseil municipal, Pierre Yvon Salam - ont déjà laissé un lourd bilan : une personne tuée par balle, près d’une dizaine d’autobus et de maisons incendiés. [rl kft apr 31/10/2013 10:45]