Correspondance Exalus Mergenat
Gonaïves, 30 janv. 2013 [AlterPresse] --- Les enseignants du secteur public dans l’Artibonite ont entamé, le lundi 28 janvier 2013, une grève qui prendra fin le vendredi 1er février pour exiger de l’administration Martelly/Lamothe, une réforme profonde du système éducatif dans l’Artibonite, observe l’agence en ligne AlterPresse.
La nomination et le paiement des arriérés des professeurs contractuels, la nomination d’un directeur à la tête de la direction départementale de l’éducation dans l’Artibonite (Ddea), un salaire de base de cinquante mille gourdes (50,000.00 gourdes / US $ 1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui) et d’autres avantages sociaux, sont les principales revendications des professeurs grévistes.
Ce mouvement de grève, lancé par l’union nationale des normaliens haïtiens (Unnoh), paralyse le fonctionnement de certains établissements scolaires publics offrant l’enseignement au niveau fondamental dans le haut Artibonite.
Les élèves de ces établissements scolaires à l’image de l’École nationale Savane Christ, l’École nationale Regina Bourelly, et l’École nationale la nativité ont passé leurs heures de classe à marcher et jouer sur la cour de leurs établissements le lundi 28 janvier.
« Ce n’est pas normal pour des professeurs - travaillant depuis cinq ans dans le système éducatif - de ne jamais recevoir leurs traitements ni leurs lettres de nomination », déplore le coordonnateur adjoint de l’union nationale des normaliens haïtiens (Unnoh), Bellange Thélusmon.
Il demande aux autorités d’assumer leurs responsabilités vis-à-vis de ces enseignants qui sont des pères de famille.
Thelusmon se dit satisfait de la première journée de ce mouvement de grève qu’il qualifie de réussie.
Dans ce même registre, les membres de la plateforme des syndicats d’enseignants du haut et du bas Artibonite menacent de fermer les portes de la direction départementale du ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle pour contraindre les autorités à nommer un directeur à la tête de l’institution.
Depuis cinq ans, la direction départementale de l’éducation dans l’Artibonite est dirigée par un régisseur Etzer Vixamar qui n’est pas toujours présent dans le département, déplore Vital Geffrard, porte parole de la plateforme des syndicats d’enseignants dans le haut Artibonite.
Cette plateforme de syndicats regroupe la confédération nationale des éducatrices et éducateurs haïtiens (Cneh), l’Unnoh, le groupe d’initiative des enseignants de lycées (Giel), le corps national des enseignants d’Haïti (Coneh) et la fédération nationale des travailleurs en éducation (Fenatec).
Parfois, il faut aller à Port-au-Prince pour obtenir un service dans l’Artibonite, puisque Etzer Vixamar - n’étant pas toujours sur place - occupe d’ailleurs une autre fonction au ministère de l’éducation nationale.
L’absence d’un directeur à la tête de la Ddea empêche le bon fonctionnement du système éducatif dans le département, fait savoir Vital, affirmant avoir initié des démarches auprès des autorités.
« Le mandat du régisseur ne devrait pas durer plus de trois mois, alors que cela fait cinq ans depuis que Vixamar occupe cette fonction », déclare Vital.
Contacté par AlterPresse, le directeur départemental adjoint du ministère de l’éducation dans l’Artibonite, Cayard Daniel, annonce, sans plus de précisions, des dispositions envisagées en vue de satisfaire, sous peu, les revendications des enseignants. [em kft rc apr 30/01/2013 1:20]