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Haïti-Séisme/Camps : Le Garr dénonce l’implication des policiers dans les expulsions forcées

P-au-P, 29 janv. 2013 [AlterPresse] --- Le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) déplore la participation des forces de l’ordre dans les expulsions forcées des deplacés du séisme, après l’opération brutale menée récemment dans le camp ’’Famm Koperativ’’ (Femmes des coopératives) à Lalue (centre de la capitale).

Des policiers du commissariat de Port-au-Prince accompagnés d’individus armés de machettes et de marteaux ont expulsé, le 22 janvier 2013, sans aucun avertissement, 84 familles qui vivaient dans ce camp, dénonce le Garr dans un document transmis à AlterPresse.

De nombreuses tentes ont été détruites. Des déplacés ont été aussi sévèrement tabassés sous les regards complices du juge de paix, Ducasse Jean Frantz, selon les témoignages des victimes, rapportés par le Garr.

Les personnes déplacées ont assisté impuissantes à la destruction de leurs effets personnels et leurs étalages à coups de marteaux et de machettes sous la menace des armes des policiers.

Cette action violente a été qualifiée de représailles par plusieurs de ces victimes.

Lors d’une conférence tenue trois jours avant cette expulsion brutale, ces personnes déplacées, de concert avec la représentante de « Fanm Koperativ », Margareth Fortuné, avaient dénoncé leurs conditions déplorables d’existence et critiqué l’indifférence du pouvoir à leur égard.

Le terrain abritant le site est la propriété de l’organisation et la mairie de Port-au-Prince aurait promis de relocaliser ces victimes du séisme.

Trois ans après le tremblement de terre, la situation de près de 400 mille personnes déplacées croupissant dans la crasse dans des sites d’hébergement, demeure très critique, constate Garr. L’institution indique que ces familles installées en majorité sur des terrains privés sont l’objet au quotidien de toutes sortes de pressions et d’expulsions forcées.

La présence des forces de l’ordre, censées protéger la population, est généralement remarquée dans ces opérations de violations de droits humains perpétrées à l’encontre des victimes du séisme, déplore l’organisme.

Le Garr exhorte les autorités à garantir les droits des citoyennes et citoyens vivant dans les sites d’hébergement en respectant la législation nationale en matière d’expulsion et les dispositions internationales notamment les principes directeurs relatifs aux déplacés/es internes. [emb kft gp apr 29/01/2013 7 :45]