Correspondance Ronel Odatte
Hinche, 26 janv. 2013 [AlterPresse] --- La nomination et l’installation du nouveau cabinet ministériel du gouvernement Laurent Lamothe ne laissent pas indifférentes les organisations de la société civile du département du Plateau Central (est).
Pour le Mouvement paysan de Papaye (Mpp), ce remaniement n’est qu’un simple changement qui ne va rien donner.
Le porte parole adjoint de l’organisation paysanne, Philfrant Stnaré, accuse le président Michel Martelly de vouloir se débarrasser de certains hommes qu’il ne pouvaient pas vassaliser à cause de leur appartenance politique, pour construire finalement un gouvernement capable de concrétiser ses ambitions cachées.
« Tout entre dans une perspective électorale. Le chef de l’Etat veut s’assurer qu’il a tout un système bien ordonné afin qu’il puisse avoir le contrôle du sénat et des collectivités », précise le porte parole adjoint du Mpp.
De son coté, le coordonnateur départemental de l’organisation du peuple en lutte (OPL) Esdras Veyard a pour sa part qualifié de superficiel et cosmétique ce remaniement opéré au sein du gouvernement Martelly/Lamothe. Veyard estime en outre que ce prétendu changement va compliquer d’avantage la situation de misère dans laquelle se trouve la majorité de la population haïtienne.
« Ce sont nos ministres et nos secrétaires d’Etat qui vont pouvoir se nourrir, se vêtir convenablement, et tout le reste de la population va mourir de faim », présage le responsable.
Le directeur exécutif de l’Union des jeunes progressistes de Hinche, Delpé Paul, pense que le pays se dirige tout droit vers une dictature.
Le locataire du palais national veut se constituer une équipe homogène ou toutes celles et tous ceux qui font partie du gouvernement sont issus de la mouvance « Tèt kale », dit- il.
L’association des femmes en mouvement de Thomassique (17 km de Hinche) ne voit pas non plus d’un bon œil ce replâtrage du cabinet ministériel.
« Cela ne va rien changer », estime Mimose Jacques secrétaire exécutive de l’association paysanne, qui en profite pour rappeler aux militantes et militants l’obligation qui leur est faite de lutter sans cesse pour le respect de leurs droits fondamentaux.
« Nous sommes en 2013, il n’est pas normal d’assister à cette situation de misère. Les femmes paysannes n’ont pas droit au travail, au crédit, au logement, et à l’éducation. Où sont passées les promesses de campagne du chef de l’Etat ? Où sont passées celles de son premier ministre qui a offert monts et merveilles lors la présentation de sa politique générale ? », s’interroge t-elle.
Le remaniement ministériel, le troisième depuis le début du règne de Michel Martelly, a été officialisé par un arrêté en date du 21 janvier. Sept ministres, trois secrétaires d’Etat et plusieurs directeurs généraux ont pris la sortie. [ro kft gp apr 26/01/2013 11:25]