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Haïti-Société : Quelle relation entre le 12 janvier 2010 et le projet « Kita Nago » ?

Débat

Par Glodel Mezilas*

Soumis à AlterPresse le 17 janvier 2012

« La pensée naît de l’évènement »
Hannah Arendt

« Devant les réalités humaines, ne pas rire, ne pas s’indigner mais comprendre »
Spinoza

« Haïti est un champ d’expérimentation sociologique »
Louis Joseph Janvier

Loin de considérer le projet « Kita Nago » comme le déploiement opportun des forces libidinales incontrôlées d’un peuple soumis aux affres d’une situation socio-économique insupportable où le principe du plaisir l’emporterait sur le principe de réalité, il convient de déchiffrer sa signification profonde en vue de dégager la philosophie qui lui est sous-jacente. Son émergence post-séisme n’est pas un fait du hasard mais répond à la nécessité de traduire sur le plan de la temporalité politico-historique ses virtualités insoupçonnées. Autrement dit, il est nécessaire de capter l’essence de ce projet au-delà de ses apparences. Cela suppose d’élaborer une phénoménologie de son spontanéité, une herméneutique de sa densité complexe et une archéologie du discours de ses protagonistes.

Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, il existe une relation dialectique entre le tremblement de terre du 12 janvier 2010 et le projet « Kita Nago ». Les deux constituent deux « évènements » ayant marqué la société haïtienne. Le premier renvoie à la douleur, à la souffrance et à la tragédie qui secouaient la nation tout entière, et le second renvoie à la nécessité de dépasser cette tragédie par un changement radical dans notre manière de voir la réalité quotidienne. Autrement dit, le projet « Kita Nago » est la traduction sociologique voire philosophique de la nécessité de penser la nouveauté radicale du 12 janvier. « Kita Nago » veut rendre possible l’impossible, en renversant la signification négative d’un proverbe. « Yon pa Kita yon pa Nago » signale la profondeur de la négativité du proverbe et la nécessité de le transformer en un projet libérateur.

« Kita Nago » a apporté un supplément d’âme à un peuple en proie à toutes sortes de privations. Ce projet offre un nouvel angle pour penser la réalité politique, sociale, culturelle et économique nationale. C’est un projet qui va au-delà des clivages idéologiques, politiques, sociaux, culturels et ethniques. Il entend retrouver le pays profond, la vision dialectique des pères fondateurs de la nation, voire des grands personnages qui ont marqué l’histoire culturelle nationale comme Mackandal. « Kita Nago » apporte une nouvelle philosophie, laquelle vient combler le vide laissé par le 12 janvier 2010. En ce sens, il entretient une relation dialectique avec le tremblement de terre, en permettant de tirer profit sur le plan de l’éthique de la nouveauté radicale du 12 janvier. Voyons la nouveauté radicale du 12 janvier, puis la philosophie éthique symbolisée par le projet « Kita Nago ».

Entre le 11 et le 12 janvier 2010 s’érige un abime sans fond entre un avant et un après Haïti aux regards de l’inconscient collectif national, en mal de récupérer ses forces mystiques et mythiques, en raison de l’érosion ontologique de cette tragédie naturelle - qui à première vue, paraissait surnaturelle - le marquant pour des décennies à venir. La tragédie porte en son sein une signification / resignificación de notre être collectif, bouleversant nos anciens cadres de référence et mettant en question notre conception du vivre-ensemble antérieur, lequel remonte ou doit remonter jusqu’à 1804. Son ampleur troublait systématiquement notre regard, au point qu’il posait la nécessité d’une phénoménologie de la perception et d’une herméneutique de sa radicalité pour mieux capter son essence par ses multiples manifestations, son impensé et ses interrogations profondes. La rupture de cette mutation est comparable à la ligne de séparation entre l’enfer et le paradis, sans aucune médiation qui serait la métaphore du purgatoire.

Cette mutation radicale induite par le tremblement de terre n’était pas inscrit dans la structure du statu quo ante – c’est-à-dire le 11 janvier, un jour avant. Il s’agit donc d’un intrus qui vient bouleverser l’ordre normal et quotidien d’une réalité déjà lourde à supporter par les privations de toutes sortes qui lui sont inhérentes. C’est l’invasion soudaine et brutale d’un monstre qui vient dévorer la chair d’un innocent déjà rongée et rouillée par les affres de la douleur.

Le 12 janvier surgit donc comme un évènement, comparable à la révolution haïtienne au regard des colonialistes blancs de l’Occident chrétien, en ce que cette révolution était inattendue, inacceptable et imprévisible. Il s’agit d’un évènement car sa logique interne ne vient pas de la situation antérieure qui lui aurait infléchi dans l’une ou l’autre direction. Au sens de la philosophie déconstructive de Jacques Derrida, le 12 janvier est une sorte de « supplément ». Il installe une « différance » et non une différence entre l’avant et l’après dans l’histoire nationale. C’est aussi une sorte de trou, dirait le psychanalyste Lacan. Il troue l’historicité et la temporalité normale du pays. Ainsi, depuis le 12 janvier, nous vivons dans le même espace mais dans un autre temps : le temps de l’’évènement. Ce qui implique la nécessité d’une nouvelle intersubjectivité nationale collective capable de penser cette temporalité historique inouïe.

Le 12 janvier vient rompre la quotidienneté, la normalité, la continuité de l’ordre cosmique et existentiel de l’homme haïtien, qu’il soit à l’intérieur ou à l’extérieur de sa nature natale.

Comme évènement, il ne puise pas sa grammaire – sa syntaxe, son vocabulaire, sa rhétorique, sa logique – du 11 janvier dans la structure dans le « livre » déjà maculé et éclaboussé du 11 janvier. C’est dire que sa radicalité, son immédiateté, son bizarrerie et son imprévisibilité impliquent un changement radical dans notre rapport à nous et aux autres, et la nécessité de rester fidèle à la logique nouvelle sous-jacente à cette catastrophe.

La nécessité d’y rester fidèle signifie qu’il faut repenser notre manière de vivre et notre rapport à la réalité en tenant compte de la nouvelle logique du vivre-ensemble impliquée par cette catastrophe. Suite à celle-ci, on parlait çà et là de de refondation ou d’une nouvelle Haïti. Une telle intuition renvoie à la nécessité d’avoir une nouvelle philosophie d’Haïti.

Une telle philosophie devient nécessaire par la conscience de la fragilité de notre existence collective et la poursuite d’une nouvelle vision du futur. Cette philosophie est aussi nécessaire car elle doit être fidèle à la rupture radicale produite par l’évènement. Ce dernier, en tant qu’il est radicalement nouveau, doit explorer de nouveaux horizons en vue d’actualiser les virtualités dont il est porteur. Mais comment savons-nous que l’évènement est porteur du nouveau ? Il s’agit de se référer aux impacts profonds qu’il crée au sein de l’imaginaire collectif.

Donc, il importe de savoir interpréter son caractère radicalement nouveau. Le terme interprétation veut dire en allemand « Deutung », lié à l’idée de découvrir quelque chose de nouveau dans l’acte interprétatif. En 2001, on a publié une revue sous le titre Lire Haïti. Le terme lire sous-entend beaucoup quand on sait qu’il peut être un acte révolutionnaire comme ce que faisait Louis Althusser, à propos de « Le Capital » de Marx, ou Spinoza concernant la Bible dans son ouvrage classique : « Traité théologico-politique. » Donc lire un évènement, c’est capter - d’un point de vue de la psychanalyse freudienne – son inconscient, ce qui se cache mais qui se révèle par des manifestations langagières ou corporelles. Lire le 12 janvier, c’est capter l’invisible à travers le visible ; c’est déchiffrer son code car il ne se laisse pas saisir au premier abord.

Aussi le projet « Kita Nago » représente la dimension sociologique de la prise de conscience nécessaire au redémarrage national et la lecture révolutionnaire de l’évènement du 12 janvier 2010. « Kita Nago » capte l’insondable du 12 janvier en insistant sur l’union, symbolisée par l’arbre qui devient un objet mythique et mystique. Le pays vivait en dehors de ses mythes et de sa mystique depuis le 12 janvier. Il commence à reprendre force et vigueur à travers le mythe de l’arbre. Le mythe de l’arbre redonne sens et vitalité au vivre-ensemble. Point de peuple sans mythe et sans mystique. Le mythe réunit les diffèrent morceaux de la nation et « Kita Nago » devient cet oxygène qui vient remythifier l’existence collective nationale.

Il s’agit d’un mouvement spontané mais qui remonte au désir profond de l’inconscient collectif national. Il porte en son sein une certaine philosophie qui mérite d’être explicitée. Cette philosophie se décline en trois points : une éthique de la relation, une politique combitiste et une temporalité historique. Analysons-les séparément.

Une éthique de la relation

D’abord, il convient de préciser la notion d’éthique par rapport à la morale. A l’origine, la morale et l’éthique se confondaient. La morale veut dire en latin ce que l’éthique signifie en grec : mœurs. Progressivement, elles se sont séparées. La morale renvoie à ce qui est transmis, la tradition, le dogme. Il s’agit de légiférer sur ce qui est interdit. La morale est irréfléchie et a un caractère fixe, en ce sens qu’elle pose des limites et fournit des réponses dogmatiques et définitives aux réalités et aux comportements. En général, les règles morales sont fixées une fois pour toutes car elles ont un caractère sacré. Elles ont été décrétées par la volonté divine.

Alors que l’éthique est critique et réfléchit sur les valeurs. Elle met en question les morales ou les fait coexister par la réflexion critique. L’éthique réfléchit sur la morale, sur les valeurs considérées comme telles. Elle questionne les règles, les principes. C’est un effort pour penser et trouver des solutions a des problèmes précis.

Un autre aspect essentiel de l’éthique – celui qui nous concerne en particulier – c’est qu’elle se préoccupe de l’autre. Elle s’engage à penser les relations entre l’Un et l’Autre. Dans ce sens, l’éthique renvoie à la question : sur quelle base fonder les relations avec l’Autre ? Que faire pour ne pas le blesser ? Donc l’éthique renvoie aux relations humaines et la nécessité de penser les conditions idéales de possibilités d’une communauté humaine basée sur le respect, la tolérance, l’ouverture et la compréhension mutuelle.

« Kita Nago » porte en son sein une nouvelle vision du vivre-ensemble national, laquelle suppose le dépassement de soi et l’ouverture vers l’autre. Le tremblement du 12 janvier a révélé que tout le monde est exposé aux mêmes failles géologiques. Ce qui entraine la nécessité de penser un nouvel imaginaire national, un nouveau rapport à soi et à l’autre. L’éthique de la relation est avant tout la nécessité de penser à l’autre, de sortir de sa tour d’ivoire, de son isolement et de construire un monde avec l’autre.

L’usage du bois n’est qu’un symbole permettant l’échange, la relation, la communication. Il s’agit d’une forme d’éthique de coresponsabilité, de dévouement et d’abnégation. Cette éthique suppose aussi l’existence voire la résilience. Le port du bois d’un extrême (Les Irois) a un autre (Ouanaminthe) signifie qu’il faut s’armer de courage, de l’énergie, de la vitalité pour arriver jusqu’au bout. Il s’agit de penser la fondation du vivre-ensemble national suite au séisme. Dans les traditions primitives, le vivre-ensemble était régi par l’ordre divin. Dans la modernité européenne, c’était l’idée de contrat social qui prévalait, d’où les théories politiques de Hobbes, de John Locke, de Rousseau, de Kant, etc. Il s’agissait de penser le lien social par la référence à la subjectivité individuelle. A l’époque coloniale, le lien social reposait sur le partage d’un imaginaire qui s’actualisait dans la récupération des cosmogonies africaines, au moyen du marronnage. D’où la lutte de libération nationale. L’action de Mackandal était possible, grâce à l’imaginaire collectif basé sur la référence africaine ou ancestrale.

A travers le projet « Kita Nago », il est question de penser le lien social haïtien en référence à l’éthique kombitiste, au partage, à l’échange et à la reconnaissance de l’autre dans le respect de sa singularité. La symbolique du bois n’est qu’une stratégie pour penser le nouveau lien social ou la redécouverte du lien social à travers la logique de la communauté devant primer sur l’individualisme et l’égoïsme. Il s’agit donc d’une éthique kombitiste.

La politique kombitiste

Le projet « Kita Nago » porte virtuellement une nouvelle façon de penser la politique, le vivre-ensemble basé sur la notion de kombite. Le kombite, c’est le fait qu’un groupe de personnes offre bénévolement son aide à un voisin, ou un camarade au cours d’une plantation. Il a quatre aspects : éthique, ludique, communautaire et méthodologique / épistémologique. Sur le plan éthique, c’est une philosophie de l’entre-aide, de la réciprocité, de la fraternité. L’aide donnée au voisin est spontanée, sincère et fraternelle et en retour le voisin fait le même geste quand son ami ou camarade réalise une plantation. Ce n’est pas la morale utilitariste, ou épicurienne ou kantienne. Cette attitude est plus proche de la morale chrétienne où le don, l’aide ont un caractère gratuit et fraternel. On le fait pour sauver le voisin comme Christ se sacrifiait pour sauver l’humanité, selon la théologie chrétienne.

En référence à cette vision du kombite, le projet « Kita Nago » en appelle à une organisation politique nationale au-delà des clivages idéologiques, partisans et politiciens. L’idée de kombite comme la mise en commun des efforts, des énergies et des volontés, implique le renoncement à soi-même, l’oubli de soi et le désir de participer à un projet collectif. Or la structure politique du pays est en porte-à-faux avec une telle réalité. Les partis, les regroupements politiques, les divisions sociales, les luttes idéologiques ne reflètent pas le pays profond, ni la réalité culturelle nationale.

Aussi convient –il de parvenir à une refondation de la chose politique nationale. Le fait que tout le monde participe de façon spontanée à un tel mouvement souligne le fait profond qu’il reflète l’inconscient collectif national au-delà des horizons idéologiques fermés. La nécessité d’une politique kombitiste signifie qu’il faut penser la politique en fonction du bien commun de la nation et non à partir des intérêts particuliers. On peut sans doute comparer le projet « Kita Nago » aux différentes luttes que menaient les esclaves en vue de parvenir à la conquête de l’indépendance. Ceux qui participaient aux luttes et au marronnage ne le faisaient pas en vue d’un intérêt égoïste, mais plutôt pour vivre autrement, pour construire un nouvel espace communautaire. Par exemple, Mackandal ne menait pas sa lutte pour acquérir le pouvoir sinon pour contribuer à libérer ses compagnons d’infortune. Dans cette même veine, le projet « Kita Nago » renvoie à la nécessité de penser autrement la politique, dans toutes ses dimensions. C’est un message clair lancé au pays en vue d’une nouvelle politique, d’une nouvelle manière de faire. C’est un message pour révolutionner la pratique politique.

En observant les déclarations des différents protagonistes du projet « Kita Nago », on peut noter un dépassement des clivages idéologiques et un appel à un effort de refondation des bases éthiques, politiques et sociales de la nation haïtienne.

« Kita Nago » révèle la victoire du social sur la politique, du commun sur l’individuel, de l’abnégation de soi sur le repli sur soi. Il implique l’urgence de construire un nouveau contrat social dont le seul but serait la sauvegarde de la nation. Il ne s’agit pas d’un contrat social au sens de la pensée politique moderne, basée sur l’idée de subjectivité, mais d’un contrat social en référence à l’idée de communauté. D’où l’idée de politique kombitiste.

La nécessité de cette politique vient de l’ampleur du vide créé par le 12 janvier 2010. La sauvegarde nationale ne peut pas se faire par la promotion des intérêts égoïstes et la politique partisane. La politique kombitiste en viendrait à designer cette nouvelle phase du vivre-ensemble pour la construction d’un nouvel espace national basé sur le partage, le respect et la reconnaissance de l’autre.

Cette idée de politique kombitiste signifie que le peuple a su mieux que les politiciens comprendre l’urgence de l’heure. Il ne s’agit plus de lutter pour la prise du pouvoir mais de l’organiser socialement et éthiquement. Depuis le 12 janvier 2010, on observe l’exacerbation et la crispation des conflits politiques et l’inexistence d’un terrain d’entente pour penser le futur de la nation. De telles luttes montrent que les politiciens haïtiens n’ont pas pris la mesure de la tragédie du 12 janvier car ils continuent de se comporter comme si de rien n’était, oubliant les exigences ontologiques du 12 janvier. C’est-à-dire, des exigences qui obligent à penser la réalité selon les transformations catastrophiques que le pays a connues.

Le projet « Kita Nago » est donc la dimension ontique (matérielle) de la transformation ontologique (abstraite) du 12 janvier. En appelant à une politique kombitiste, il reste fidèle à la loi de l’évènement ayant créé une rupture radicale dans la structure du réel haïtien. Donc une politique kombitiste suppose la traduction sur le plan de l’espace public la signification éthique et ontologique du 12 janvier 2010.

La temporalité historique

Le projet « Kita Nago » ouvre une autre temporalité historique dans la dynamique historico-politique quotidienne nationale. Il s’agit d’une césure temporelle qu’il faut comprendre à la mesure de son ampleur et de sa nouveauté liée dialectiquement avec l’évènement du 12 janvier 2010. Parler d’une nouvelle temporalité historique signifie que le temps n’est pas uniforme, rectiligne et linéaire, ni doté d’une essence ontologique indépendante des évènements historiques et politiques.

Aussi le temps n’est pas cyclique, ou téléologique, ni spiral comme le croient certaines traditions culturelles. Mais il dépend du mouvement social, de la dialectique des processus politiques et historiques. Il n’est pas non plus transcendantal au sens kantien. Il n’est pas le cadre des phénomènes, mais leur est inhérent. Le temps est hétérogène, il répond à la durée de la conscience. Il se déploie dans le mouvement des phénomènes. Autrement dit, l’être du temps coïncide avec le mouvement des choses.

Dans ce sens, le projet « Kita Nago » déploie une nouvelle temporalité historico-politique, qui rompt avec le passé. Ce qu’il faut c’est saisir sa nouveauté pour mieux capter la césure historique qui l’accompagne. Vivre au rythme de ce projet, c’est reconnaitre la mutation temporelle qui doit se refléter dans la structure du processus historique et politique national. Il y a donc une relation entre la temporalité du projet « Kita Nago » et la nouveauté radicale du 12 janvier 2010.

« Kita Nago » introduit une nouvelle conscience du temps, une nouvelle logique de l’appartenance politique et un nouveau mode d’être dans l’espace haïtien. Il porte en son sein l‘idée d’une refondation nationale en accord avec une nouvelle vision de la temporalité.

En conclusion, il est possible d’avancer que le projet « Kita Nago » inscrit en lettre de noblesse la nécessité de repenser le social, le politique, le culturel, l’économique, etc. Le 12 janvier 2010 a été le déclic et « Kita Nago » est son interprétation sociologique spontanée qu’il convient d’approfondir par la captation de son contenu riche en nouveautés. Vivre selon cet évènement, c’est reconnaitre la logique du nouvel horizon temporel qui se profile sous nos yeux, en tant qu’haïtiens.

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* Glodel Mezilas, Docteur en Etudes Latino-Américaines (Philosophie)

Contact : glodelmezilas@hotmail.com