Correspondance Ronel Odatte
Hinche, 16 janv. 2013 [AlterPresse] --- Environ 3 ans après leur arrivée, des rescapés du séisme expriment leur satisfaction d’avoir choisi Plateau central comme terre d’accueil, selon des témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
Pendant que certains se dirigent vers le commerce des produits importés et l’enseignement, d’autres embrassent l’agriculture et les petits métiers.
Shilove Jean est originaire de Anse Rouge (Artibonite / Nord). Elle a tout perdu lors du séisme, mais elle a eu la chance d’avoir la vie sauve.
Shilove est arrivée à Hinche le jeudi 14 janvier 2010 à bord d’un autobus bondé. Accueillie par une amie de longue date, elle n’allait pas prendre de temps pour devenir commerçante.
Aujourd’hui, Shilove Jean offre une grande variété de produits alimentaires sur le marché hinchois.
« Pour l’heure, je peux prendre soin de mon petit garçon, de mes parents, et aider mes amis », déclare Shilove Jean qui affirme vouloir passer tout le reste de sa vie dans le Plateau Central.
Laurore Manel, âgé de 40 ans, père de 2 enfants, vit avec sa femme et plusieurs autres familles victimes du tremblement de terre, dans un village écologique à Colladére (à 11 km au nord de Hinche), construit par le Mouvement des paysans de Papaye (Mpp).
Depuis plus de deux ans, ils ont tous choisi l’agriculture. Formés par des cadres techniques du Mpp, ces réfugiés sont aujourd’hui des producteurs de légumineuses.
D’autres personnes rescapées du tremblement de terre du 12 janvier 2010, comme Danielle Milson et Philippe Bien-Aîmé, préfèrent travailler à titre d’enseignantes et d’enseignants.
Les jeunes se réjouissent de pouvoir refaire leur vie sur une terre qu’ils n’ont pas connue avant.
Celles et ceux, qui n’ont pas pu achever leur études classiques, embrassent maintenant de petits métiers, comme la mécanique, la plomberie et la maçonnerie. D’autres, qui avaient terminé leurs études secondaires, se dirigent vers des centres universitaires.
Saintfort Marc, port-au-princien, est arrivé à Hinche le 27 janvier 2010 en compagnie de plusieurs amis hinchois. 8 mois plus tard, il a décroché une bourse pour apprendre le métier de chauffeur- mécanicien dans un garage situé au cœur de la ville de Hinche.
Aujourd’hui, Marc est propriétaire d’un pick-up tout terrain assurant le trajet Hinche/Port-au-Prince.
« Je n’habiterai plus à Port-au-Prince. Je veux et je peux vivre n’importe où dans le Plateau central. C’est pourquoi je renonce à la vie port-au-princienne », dit-il.
A Thomassique, Maissade (haut Plateau central), ou à Mirebalais, Lascahobas (dans le bas Plateau central), un grand nombre de personnes rescapées du tremblement de terre du 12 janvier 2010, apparemment satisfaites de leur réinsertion sociale et économique, déclarent avoir abandonné Port-au-Prince pour de bon. [ro kft rc apr 16/01/2013 0:45]
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